Ramenés à l'unité de main-d'oeuvre, le résultat de gestion et le quota progressent ensemble. Une étude réalisée par Cogedis le montre. Elle concerne plus de mille élevages laitiers spécialisés (plus de 80 % du chiffre d'affaires issu de l'atelier laitier). Ce résultat de gestion se limite à 13 150 €/UTH familiale sur les exploitations produisant moins de 200 000 l de lait. Il monte à 21 890 €/UTH entre 200 000 et 300 000 l de lait ou 28 010 € au-delà de 500 000 l. Dans le premier cas, chaque UTH produit 136 900 l de lait, contre 229 255 l dans le dernier.
Les petites structures pénalisées par les charges fixes
Plusieurs éléments expliquent ce constat. Au niveau des charges de structures, les petites exploitations sont souvent désavantagées (254,10 €/1 000 l en dessous de 200 000 l, contre 234,30 € au-delà de 500 000 l). La mécanisation, par exemple, pèse moins lourd sur les grosses structures (95,60 € contre 100 €). Mais c'est aussi le cas sur tous les postes de charges de structures. À l'exception des charges financières qui augmentent avec le quota (19,50 €/1 000 l au-dessus de 500 000 l, contre 15,60 € en dessous de 200 000 l). Globalement, les économies d'échelle sont donc réelles quand le quota augmente. Ce poids des charges de structures explique que la simple analyse des marges brutes ne révèle pas de gros écarts de résultats en fonction du niveau de la référence laitière.
En revanche, on pouvait penser qu'avec des systèmes de production généralement plus extensifs, les petites structures se rattrapaient sur les charges opérationnelles. Il n'en est rien. Le coût alimentaire est quasiment le même dans les deux groupes : 115 €/1 000 l en dessous de 200 000 l et 116,80 € au-delà de 500 000 l. Plus économes en concentrés (41,60 €/1 000 l, contre 55,30 €), les petits élevages dépensent davantage pour produire des fourrages (57,50 €/1 000 l, contre 43,30 €). Ceci s'explique notamment par une plus faible productivité par vache et un chargement inférieur. Même si les petits élevages génèrent davantage de produit (416,80 €/1 000 l, contre 412,60 €), ceci ne compense pas. Leur EBE se limite à 175,10 €/1 000 l, contre 204 €/1 000 l pour les élevages à plus de 500 000 l. Il monte cependant à 208,50 €/1 000 l entre 400 000 et 500 000 l, avec un résultat de gestion à 27 340 €/UTH. Il y a donc sans doute un optimum de taille à trouver, afin d'atteindre une bonne productivité du travail, en évitant une surcharge préjudiciable aux résultats techniques et donc économiques.
Le litrage produit par UTH apparaît donc comme l'une des clés d'obtention d'un revenu.
PASCALE LE CANN
(1) Cogedis, association de gestion à Saint- Thonan (Finistère)
Une concession perd la carte Fendt, une armada de tracteurs part aux enchères
Le Herd-Book Charolais propose un outil pour prévoir la longévité des vaches
Les anomalies génétiques qui impactent le troupeau laitier français
Les élevages bovin viande bio rentables, malgré seulement 0,05 €/kg de plus qu’en conventionnel
« Nous avons investi 1,1 M€ pour avoir une vie normale »
L'Union européenne veut renforcer le soutien aux jeunes agriculteurs
Savencia et Eurial réduisent ensemble leur empreinte carbone
Qui sont les gagnants et les perdants de la Pac 2023-2027 ?
Comment inciter les éleveurs à se lancer en bio ?
Forte tension sur les engrais azotés : les prix flambent en Europe