Alors que les dispositifs nationaux sont désormais connus, les FDSEA, JA et chambres d'agriculture du Massif central dressent un bilan positif des arbitrages obtenus sur le rééquilibrage des aides de la Pac. 1,4 milliard d'euros, soit 18 % des aides directes européennes octroyées aux exploitations françaises sur une base historique, vont en effet être redéployés sur de nouvelles priorités. « Une exploitation de piémont ou de montagne(1), produisant 320 000 l de lait sur 65 ha, bénéficiera ainsi de 7 850 € supplémentaires, soit 3 900 € par chef d'exploitation », notent les organisations régionales mobilisées depuis 2006 au sein de la Copamac-Sidam(2)par chef d'exploitation .
Une bouffée d'oxygène pour les zones difficiles
Alors que les premiers paiements n'interviendront que fin 2010, ces avancées risquent toutefois de passer inaperçues du fait de la crise laitière.
Ceux-ci sont une vraie bouffée d'oxygène pour les laitiers des zones difficiles, en particulier ceux dont le lait ne bénéficie pas d'une plus-value AOC suffisante. Pour soutenir les systèmes herbagers, un complément de DPU sera ainsi octroyé à l'ensemble des surfaces fourragères incluant les landes, parcours et estives. Dégressif, le montant de cette aide couplée variera de 80 à 50 €/ha pour les cinquante premiers hectares selon le chargement supérieur à 0,8 UGB/ha SFP ou inférieur à 0,5. Au-delà, l'aide sera de 35 ou 20 €/ha.
Les producteurs de lait ayant au moins 80 % de leur SAU en zone de montagne et piémont bénéficieront, par ailleurs, d'un soutien couplé à la production de 20 €/1 000 l. Pour respecter l'enveloppe budgétaire disponible (45 millions d'euros), le plafond par exploitation (100 000 l initialement) ne sera ajusté qu'en fin de campagne. La revalorisation des ICHN est enfin confirmée (+ 15 % sur les vingt-cinq premiers hectares).
Les massifs montagneux européens entendent pérenniser, voire renforcer ces avancées pour l'après-2013. Les représentants d'Euromontana préconisent ainsi un « nouveau système de soutien public construit sur des bases équitables et justifiables ». À une aide de base dégressive et plafonnée (calculée en fonction des surfaces et des actifs) s'ajouteraient des aides ciblées répondant aux objectifs environnementaux, sociaux et territoriaux. Le dispositif serait complété par un soutien spécifique aux zones défavorisées et par des aides optionnelles contractualisées.
ANNE BRÉHIER
(1) 22 % des exploitations laitières françaises, 15 % de la production. (2) Copamac : conférence des présidents du Massif central FDSEA/ UDSEA- JA de vingt-deux départements. Sidam : Service interdépartemental des chambres d'agriculture.
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