«L
a vente de génisses à l'export offre un débouché rémunérateur », affirme Gilles Delaporte, directeur du CIA de Plounévézel (Finistère). En Bretagne, les éleveurs investissent dans la génétique holstein depuis très longtemps. Ils disposent d'un capital qui peut aussi se valoriser par la vente d'animaux. Ils ont tendance à conduire leurs troupeaux à l'économie, sans rechercher l'expression maximale du potentiel. Mais quand les lactations commencent à l'étranger, le potentiel laitier est au rendez-vous. Et cela commence à se savoir.
De plus, la région a fait de gros efforts pour améliorer son statut sanitaire. Ces investissements ont été payants puisqu'aujourd'hui, la Bretagne est quasiment exempte d'IBR. Elle est en phase de certification des élevages indemnes de BVD. « Ce sont des avantages concurrentiels forts », précise Gilles Delaporte. Car les principaux concurrents, Pays-Bas et Allemagne du Nord, ne peuvent pas jouer ces cartes. Forte de ces atouts, la Bretagne organise la promotion de sa génétique holstein, avec l'appui des GDS et du Contrôle laitier qui valident ses arguments. Une démarche qui se lance alors que la demande du sud de l'Europe et du Maghreb est soutenue.
Une situation conjoncturelle
Reste à motiver les vendeurs. Les éleveurs bretons détiendraient 30 000 génisses de plus qu'il y a deux ans. En 2007, alors que les marchés laitiers connaissaient une embellie, beaucoup ont inséminé en holstein au détriment du croisement industriel. Ces génisses sont présentes et les éleveurs hésitent à s'en séparer. Beaucoup sont en retard de production. Aujourd'hui, les amouillantes ou vaches en production se négocient pourtant à 1 100-1 200 €.
PASCALE LE CANN
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