Les services à l'élevage trinquent aussi

Le contrôle laitier argumente sur les gains et les économies possibles liés à ses conseils.© CHRISTIAN WATIER
Le contrôle laitier argumente sur les gains et les économies possibles liés à ses conseils.© CHRISTIAN WATIER (©)

Contrôles laitiers, vétérinaires, fabricants d'aliments, coops d'IA : tous reconnaissent des baisses d'activité et surtout un accroissement des impayés.

Les fournisseurs de services aux éleveurs laitiers sont-ils touchés par la crise sur le prix du lait ? Évidemment, mais à des niveaux différents selon les régions et les secteurs. Le contrôle laitier exprime bien cette variabilité régionale. Certains départements connaissent une baisse d'activité conséquente, d'autres, même voisins, paraissent épargnés. France Contrôle Laitier estime la perte du chiffre d'affaires entre 0 et 8 % : « Il y a eu des mots d'ordre malheureux, incitant à abandonner tous services à l'élevage. Cela a pu jouer dans certains départements. Ailleurs, des concurrents du contrôle laitier ont profité de la circonstance pour détourner des éleveurs. Mais de façon globale, les éleveurs nous sont restés fidèles. » Peu de démissions, mais des listes d'impayés qui s'allongent. « Certaines organisations de contrôle laitier sont en situation de réduire leurs effectifs pour défaut de trésorerie ». Alors, le contrôle laitier met en avant ses atouts. On insiste sur l'importance du coût alimentaire dans les charges et les économies possibles : 15 €/1 000 l sur la ration hivernale. L'argument convainc-t- il ? Dans la Manche, environ 400 éleveurs ont suspendu le contrôle laitier dès la baisse du prix du lait, en avril. « Ils ont quasiment tous repris le contrôle de performance à l'automne, mais sans le conseil technique », se désole le directeur adjoint. Il dispose pourtant d'un argument de choc : « Il y a un différentiel de prix payé de 30 €/1 000 l entre les adhérents et les non-adhérents du fait de la qualité du lait et de la maîtrise de l'alimentation. »

Les vétérinaires reconnaissent également une baisse de leur activité depuis le mois d'avril. Dans un cabinet de Dol (Ille-et- Vilaine), au coeur d'une région laitière, on estime que 30 % des éleveurs connaissent de gros problèmes de trésorerie. Résultat : moins de visites, moins de ventes de médicaments et un montant d'impayés qui a doublé en octobre. « Ce sont les produits de prévention, comme les antiparasitaires et les vaccins, qui sont moins demandés. Nous sommes quatre vétérinaires spécialisés en rural dans notre cabinet mais, aujourd'hui, il n'y a du travail que pour trois personnes », témoigne un vétérinaire.

L'insémination artificielle épargnée

L'activité des coopératives d'insémination artificielle semble moins impactée. Peu d'éleveurs laitiers auraient choisi la monte naturelle. À l'inverse, les constats de gestation et les synchronisations de chaleur sont nettement moins demandés.

En Bretagne, les fabricants d'aliment constatent un recul de 20 % sur le volume d'aliments pour vache laitière entre janvier et septembre. « Les éleveurs laitiers ont peu l'habitude de travailler avec des ouvertures de crédit. C'est donc le fabricant d'aliment qui joue le rôle du banquier avec des listes d'impayés qui montent en flèche et atteignent des sommes parfois vertigineuses. Cela peut nous amener à refuser des livraisons », reconnaît l'Association des fabricants d'aliments de l'Ouest.

DOMINIQUE GRÉMY

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,05 €/kg net +0,06
Vaches, charolaises, R= France 6,92 €/kg net +0,08
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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Herbe

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