Parmi l'éventail de solutions annoncées par le ministre de l'Agriculture pour faire face à la crise du lait, Bruno Le Maire souhaite étudier la faisabilité de marchés à terme sur le beurre et la poudre.
Le principe est de négocier des contrats de marchandises à une échéance donnée, pour un prix fixé à l'avance entre l'acheteur et le vendeur.
Pour Gautier Le Molgat, consultant à Agritel et spécialiste en gestion de risque des marchés, cette solution permettrait d'offrir une visibilité en termes de prix aux intervenants. « Ils pourront se garantir contre une hausse ou une baisse des cours, explique t-il.
Ce marché à terme deviendrait un outil de gestion des risques financiers. Il permettrait aussi de réguler, en partie, la production de lait en incitant les producteurs à lever le pied s'ils s'aperçoivent que les prix de certains produits laitiers baissent dans les mois à venir. » Selon lui, il convient dans un premier temps de se mettre d'accord sur un contrat idéal pour satisfaire le maximum d'opérateurs différents et obtenir un marché fluide.
Atla (Association de la transformation laitière française) semble sceptique sur ce projet. Selon l'association, un marché à terme risque, au contraire, d'attirer davantage les spéculateurs et d'augmenter la volatilité des prix. « De plus, les acheteurs de beurre et de poudre passent déjà des contrats avec des fournisseurs pour s'assurer d'un prix », analyse Gérard Calbrix. Le groupe NYSE Euronext, qui gère les marchés à terme européens des produits agricoles, annonce qu'il travaille actuellement à la création d'un marché à terme pour les produits laitiers
NICOLAS LOUIS
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