Une enquête de l'Institut de l'élevage différencie trois France laitières nées d'une politique des quotas qui a nié toute différenciation territoriale. Ainsi, les régions de polyculture- élevage ont-elles connu une restructuration massive, conduisant à des exploitations de grande taille où la productivité du travail rivalise avec le nord de l'Europe. Des structures économiquement performantes sont paradoxalement situées dans des régions où la dynamique laitière est affaiblie car des producteurs sont tentés par l'abandon du lait et des transformateurs hésitent à investir dans ces zones. Ailleurs, dans les plaines du grand Ouest où l'élevage domine, sans mobilité de quota, le développement des structures a été freiné. Les exploitations laitières ont beaucoup investi sans pouvoir exprimer leur potentiel.
Réserve de productivité
Elles ont dû optimiser leur coût et disposent donc d'une réserve de productivité qui s'est exprimée en 2008. On peut imaginer qu'après 2015, leur avantage comparatif en matière de coûts de production, de collecte, de bâtiment et de service s'exprimera de la même façon. La dilution de leurs charges fixes améliorera leurs performances économiques. Seul bémol, le mix produit des transformateurs, orienté sur les produits industriels, peut s'avérer pénalisant. La montagne, celle sans AOC fortes, apparaît la plus fragile avec un risque de décrochage structurel, associé à une aggravation du différentiel de coûts de production par rapport à la plaine. D'où la nécessité de se démarquer : gamme de produits, circuits courts, bio, etc., mais aussi de renforcer les politiques d'aides spécifiques.
DOMINIQUE GRÉMY
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