Changement de cap dans la stratégie de lutte contre la FCO. Alors qu'en juin, les pouvoirs publics semblaient favorables à une vaccination volontaire des animaux l'hiver prochain, Bruno Le Maire annonce que la vaccination sera une nouvelle fois obligatoire.
« Notre responsabilité commune est d'éradiquer ce fléau », s'est-il justifié. Le ministre suit ainsi les recommandations de l'Afssa (Agence française de sécurité sanitaire des aliments). Dans un rapport, l'agence écrit que « si la vaccination devenait facultative en France, non seulement l'éradication à terme de la FCO deviendrait définitivement impossible, mais qu'en plus, la maîtrise de l'infection et de la maladie serait nécessairement moins efficace, voire impossible. Bien qu'il ne soit pas possible de prédire avec certitude l'évolution de la maladie, il est très probable qu'elle s'installerait de façon pérenne, avec une incidence et des pertes économiques variables d'une année à l'autre, mais néanmoins significatives ». GDS France, qui s'était prononcé en faveur d'une vaccination volontaire, déclare prendre acte de cette décision.
Mais, sur le terrain, la pilule est dure à avaler. Un directeur de GDS de l'ouest pointe deux incohérences. Tout d'abord, que cette prophylaxie obligatoire ne soit annoncée que pour une période d'une année. Ensuite, que d'autres pays européens ne s'engagent pas dans cette même stratégie, seule façon de venir à bout du virus.
Un tarif national réclamé
Ce revirement risque de faire grincer les dents des éleveurs. Surtout concernant le financement de cette nouvelle campagne. Même si les modalités restent à préciser, le ministre a donné quelques signes sur ses intentions. « Il est raisonnable que cette campagne soit opérée par les vétérinaires eux-mêmes. » Mais il précise qu'il restera attentif à ce qu'elle coûte le moins cher possible aux éleveurs. « Nous demandons qu'un tarif horaire modéré de l'acte vaccinal soit instauré au niveau national », déclare Marc-Henri Cassagne, directeur de GDS France.
L'ANMV (Agence nationale du médicament vétérinaire) n'a pas jugé bon, pour le moment, d'étudier une demande d'ATU (Autorisation temporaire d'utilisation) déposée par Mérial pour son vaccin bivalent. Elle se retranche derrière la réglementation qui stipule qu'un dossier d'ATU est examiné lorsqu'aucun moyen de lutte n'est disponible pour faire face à une épidémie. Or, ce n'est pas le cas pour la FCO puisqu'il existe des vaccins 1 et 8. Les éleveurs apprécieront cette explication et devront donc payer deux actes vaccinaux. La traçabilité fait également débat. « Il n'y a plus de place sur le passeport des animaux de plus de deux ans pour apposer un tampon. Une autre solution est à trouver, notamment informatique », explique Marc- Henri Cassagne. Enfin, GDS France souhaite que des réponses soient apportées individuellement aux éleveurs qui ont eu des problèmes dans leurs troupeaux suite à la vaccination.
NICOLAS LOUIS
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