La crise laitière a balayé le rêve des cent soixante coopérateurs de la Centrale laitière de Franche-Comté (CLFC). Ils n'intégreront jamais les fromageries de Blamont (née de la fusion mi-2008 de la Cal de Blamont et de l'ULPL(1)). Les Francs-Comtois avaient pourtant fait de gros efforts financiers depuis 2003 pour donner toutes ses chances à la SAS Le Francomtois. C'est cette filiale de la coopérative lorraine qui avait repris en main la destinée de leur site industriel de Belfort, en difficulté depuis 2001. Étape logique à leurs yeux pour s'intégrer au groupe, les Francs-Comtois étaient aussi entrés début 2008 à hauteur de 5 % dans le capital de la SAS. La CLFC est donc tombée de haut quand, à la veille de l'été, elle s'est retrouvée le « couteau sous la gorge » face à deux options. La première : accepter d'être payée en dessous du prix interprofessionnel du Cil grand Est prévu dans le contrat signé avec Le Francomtois et courant jusqu'en 2013. Raison invoquée par les Lorrains : la survie économique de leur groupe. La faute à la piètre valorisation de l'emmental produit à Belfort, fortement concurrencé par les importations allemandes.
En cause aussi, le non-renouvellement d'un contrat de lait avec Sodiaal (en ricochet des 130 Ml dénoncés par Entremont-Langres et des 25 Ml en résultant, payés à un prix creusant les comptes des fromageries de Blamont. Deuxième option s'offrant aux Francs-Comtois : trouver un autre débouché pour leurs 35 Ml livrés à Belfort. C'est cette voie qu'ils ont choisie.
Depuis le 1er septembre, leur lait est collecté par la fromagerie de Clerval, dans le Doubs (groupe Ermitage-UAC), avec laquelle la CLFC a signé un contrat de trente ans. La CLFC ne restera donc pas sur le bord de la route, mais adhérera à l'UAC aux conditions prévues par ses statuts coopératifs. La prise de capital social sera toutefois indolore pour les producteurs, car intégralement financée par l'indemnité de résiliation anticipée de contrat, payée par Le Francomtois et négociée sous l'égide de l'administration. Autre point de l'accord avec Blamont : le remboursement des 280 000 € de capital engagés dans Le Francomtois.
JEAN-MICHEL VOCORET
* Union laitière des producteurs de Lorraine
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