
Alors que le cours du tourteau de soja évolue à un niveau élevé, les prix des céréales et des engrais viennent de chuter.
Face à la crise, de nombreux éleveurs ont les yeux rivés sur l'évolution de leurs coûts de production. En agriculture, l'indice Ipampa* est un bon indicateur pour suivre le niveau des charges.
Pour les exploitations laitières, cet indice a nettement progressé. Il a ainsi augmenté de 17 % entre juillet 2007 et juillet 2008, date à laquelle il avait atteint un pic. Depuis, il n'a reculé que de 5 %. Dans le détail, on s'aperçoit que le prix des aliments a flambé pendant la même période, progressant de 27 %. Ensuite, la chute est inférieure à 10 % (jusqu'à la fin mai 2009.
Le tourteau de soja, après avoir dégringolé au second semestre 2008, semble être reparti à la hausse pendant les six premiers mois de l'année 2009. Depuis cet été, le cours fait le Yo-Yo et évolue dans une fourchette de prix de 305 à 345 €/t (soja 48 %, au départ de Montoir).
Les fabricants d'aliments tentent de maintenir le coût de leurs produits à un niveau le plus bas possible en utilisant des matières premières de substitution. En ce moment, ils s'appuient notamment sur le colza, dont le taux d'incorporation dans les aliments ne cesse de progresser. Les disponibilités en colza s' s'accroissent du fait du développement des usines de trituration, pour le biodiesel en particulier.
Le prix des engrais au niveau de 2006
Depuis cet été, le prix du colza oscille entre 250 et 300 €/t. L'annonce d'un plan protéagineux, avec une prime de 150 €/ha en 2010, puis dégressive les années suivantes, pourrait relancer la production et faire baisser la pression sur les tourteaux, et donc à terme leurs prix. Mais ce plan est, pour le moment, limité à trois ans. S'il n'est pas prolongé, les surfaces en protéagineux n'augmenteront pas de manière durable en France.
Pour les céréales, en un an, la baisse est d'environ 55 à 80 €/t pour le blé, l'orge et le maïs. Depuis le mois de juin, le prix du maïs ne cesse de plonger. Son cours est actuellement de 110 €/t (rendu Bordeaux).
Quant au blé tendre, après avoir évolué entre 120 € et 145 € (rendu Rouen) au premier semestre 2009, son prix chute aussi cet été. C'est la conséquence d'une bonne récolte dont le niveau pourrait se rapprocher du record historique de 1998. Le cours de l'orge est en baisse également, à 95 €/t (rendu Rouen).
Les prix des engrais ont également chuté depuis leur plus haut niveau, à l'automne dernier. Ainsi, le coût des engrais azotés a été divisé par deux. Les engrais composés ont perdu environ 40 %. Quant à l'urée, il ne vaut plus qu'un tiers de sa valeur. Bonne nouvelle : en juin la potasse s'est effondrée de 30 %. « Les prix des engrais se rapprochent de ceux observés en 2006 mais nous avons probablement touché le plancher », analyse Gilles Poidevin, délégué général de l'Unifa (Union des industries de la fertilisation).
NICOLAS LOUIS
* Indice des prix d'achat des moyens de production.
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