Installation obligatoire de caméras, recrutement de vétérinaires supplémentaires, création d'un comité national d'éthique des abattoirs : une commission d'enquête parlementaire a rendu publiques mardi 65 propositions pour augmenter la transparence sur l'abattage des animaux de boucherie en France.
La commission d'enquête a planché six mois sur le traitement des animaux de boucherie dans les abattoirs français. Elle avait été lancée après les vidéos choquantes tournées dans des abattoirs par l'association L214 qui milite pour le bien-être animal et prône une alimentation végétarienne.
Pour que de tels faits ne se reproduisent pas, la priorité des députés est d'accroître les contrôles et la transparence. Ils proposent de rendre obligatoire l'installation de caméras « dans toutes les zones des abattoirs dans lesquelles des animaux vivants sont manipulés » et une aide financière pour l'installation des caméras dans les petits abattoirs. « Ce contrôle vidéo doit être encadré par la loi afin d'en délimiter strictement les finalités et éviter qu'il devienne un outil de surveillance des salariés », assure cependant la commission.
Ils préconisent également « d'augmenter le recrutement de vétérinaires et de techniciens supérieurs du ministère de l'Agriculture » ce qui pourra permettre de rendre obligatoire dans les abattoirs de plus de 50 salariés « la présence permanente d'un agent des services vétérinaires aux postes d'étourdissement et de mise à mort ».
En plus de préconiser la mise en place d'un comité national d'éthique des abattoirs, la commission estime que des comités locaux de suivi devraient être créés auprès de chaque abattoir. Ils réuniraient « les élus locaux, les exploitants d'abattoirs, les éleveurs, les services vétérinaires, les bouchers, les associations de protection animale et de consommateurs, ainsi que les représentants religieux dans la mesure où il est pratiqué un abattage rituel ».
Concernant l'abattage rituel qui a représenté une large part des auditions, la commission propose une modification de la partie réglementaire du code rural afin de préciser que « l'étourdissement réversible » est possible en cas d'abattage rituel, ce qui encouragerait une telle pratique. L'association L214 a justement lancé mardi une pétition demandant au gouvernement « d'interdire l'abattage des animaux sans étourdissement préalable », et diffusé de nouvelles images réalisées pendant les fêtes rituelles de l'Aïd.
La commission préconise également de « prévoir, sous le contrôle de l'Etat, une formation pratique des "sacrificateurs" (les tueurs agréés par les cultes religieux) et subordonner l'agrément religieux à la détention établie de cette compétence technique ».
La formation des opérateurs d'abattoirs est également largement traitée, les députés demandant que celle-ci soit complétée par « une réelle formation pratique », que le niveau des questions soit relevé et que le temps de formation soit déconnecté du moment de l'évaluation pour « permettre l'assimilation des connaissances ».
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