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La maladie de Mortellaro ou dermatite digitée figure parmi les premières causes de boiteries en élevage laitier. Elle gagne du terrain chaque année entraînant parfois de lourdes pertes économiques. Puisqu’il n’y a pas encore de solutions miracles, il faut apprendre à vivre avec, atténuer son impact sur les vaches atteintes et réduire les risques de contagion.
Cliquez pour mieux comprendre la dermatite digitée
Ivanne Leperlier, vétérinaire au Groupement de défense sanitaire (Gds) de Bretagne.
« La dermatite digitée, ou maladie de Mortellaro, du nom du docteur italien qui l’a découverte dans les années 70, est une infection causée par des tréponèmes. Ces bactéries profitent d’une fragilité cutanée pour créer des lésions typiques circulaires et ulcératives, aussi bien sur le talon que sous, sur les côtés ou à l’avant du pied.
Cela commence par une petite rougeur cerclée de blanc, qui peut ensuite gonfler jusqu’à atteindre 3 à 4 cm de diamètre, souvent avec de longs poils autour, et devenir très douloureuse. La vache boite et peine à aller s’alimenter, entraînant des chutes de production et de problèmes de fertilité.
Achat d’animaux porteurs
La contamination se fait généralement via l’achat d’animaux porteurs, d’où l’importance d’inspecter ses quatre pieds avant d’acheter une bête. La bactérie se propage d’une vache à l’autre par simple contact entre un morceau de chair ou de peau infecté et le pied abîmé d’une vache saine. Il est donc essentiel d’agir dès les premiers signes pour ne pas que la situation s’aggrave. Car a priori, le germe ne survit pas longtemps dans l’environnement.
Les travaux du Docteur Anne Relun de l’Ecole vétérinaire de Nantes ont montré que la saleté et l’humidité des pieds constituent un environnement idéal au développement de la bactérie. En cause : des couloirs d’exercice et des aires d’attente souillés et insuffisamment raclés, des zones où l’eau stagne par manque de pente, des chemins d’accès des entrées de parcelle boueux, etc. Les obstacles pouvant provoquer des blessures (marches, sols caillouteux,…) contribuent également à la fragilisation des pieds et l’installation de la bactérie dans la peau. Les facteurs de risque de fourbure (acidose, défauts de couchage, station debout prolongée,…) fragilisent également la peau du pied.
L’absence de boue dans les pâtures et les stabulations en aire paillée permettent sans doute aux pieds de se nettoyer et de s’assécher, diminuant ainsi l’impact de la maladie, du moins pour un temps.
Les animaux, au système immunitaire fragilisé, sont vulnérables : primipares, vaches hautes productrices, maigres, en pic de lactation… tandis que les génisses et les veaux sont rarement affectés. Au sein d’un même troupeau, toutes les vaches n’ont pas la même sensibilité, du fait sans doute à l’incidence des facteurs génétiques. Par exemple, le risque d’infection est près de deux fois plus élevé chez les Prim’holsteins que chez les Normandes. Grâce aux progrès de la génomique, il sera peut-être possible d’ici quelques temps de sélectionner des lignées moins sensibles.
Gare aux rechutes
Pour maîtriser la dermatite, il faut combiner plusieurs leviers individuels et collectifs. L’objectif : maintenir les pieds secs et propres. Tout d’abord, il importe de limiter les risques de contamination en augmentant la fréquence de raclage des couloirs, en raclant les caillebotis, en évitant les bourbiers dans les chemins et les parcelles. »
L’alimentation peut jouer un rôle puisqu’elle modifie la consistance des bouses (moins liquides et collantes) et influe sur le système immunitaire. De même, habituer les génisses dès leur jeune âge aux sols en béton évite que les aplombs ne se détendent et peut réduire, une fois adulte, les problèmes de boiteries.
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