
Principales portes d’entrée de l’agriculture de précision au sein des élevages laitiers, les nouvelles technologies liées à la traite ne cessent de progresser pour mieux rendre service aux éleveurs qui suivent leurs vaches de près.
![]() Dans les élevages à haut niveau de production, le moindre écart de conduite "zootechnique" peut mener à l'accident. Les constructeurs de matériels de traite rivalisent d'ingéniosité pour que les éleveurs puissent piloter chacune de leur vache au plus près. (© Fotolia - Clément Rochette - De Sangosse - Terre-net Média) |
En termes d’analyse de données et de suivi des vaches, les robots ont une longueur d’avance sur les salles de traitepour une raison simple : le coût élevé des différents capteurs nécessaires aux analyses de lait, présents sur les robots sachant qu’en salle de traite, il en faudrait à chaque poste. Néanmoins, il existe de nombreux outils électroniques pour les systèmes non robotisés, du manège de traite à l’étable entravée.
Un bon logiciel, on sait s’en servir
En se penchant sur les principaux logiciels de gestion de troupeau, commercialisés par les constructeurs de matériel de traite, on s’aperçoit que leurs fonctionnalités diffèrent assez nettement. Tout d’abord sur le plan graphique. Par exemple, l’éleveur entre dans le logiciel DairyPlan de Gea par un planning de reproduction circulaire et le système d’alerte dispose d’un code couleur ; le T4C de Lely affiche des compteurs comme dans les "tableaux de bord de voiture" tandis que le Delpro de DeLaval opte pour une mise en page plus sobre et classique.
Au-delà de l’aspect esthétique, un bon logiciel est avant tout un logiciel dont on sait se servir, car les marques développent de plus en plus de fonctions. Attention donc à ne pas se perdre dans une multitude d’informations, parfois difficiles à interpréter.
![]() Tous les robots analysent la conductivité électrique du lait pour chaque quartier, comme ici avec une mammite sur le quartier avant-gauche. Certains équipements pour salle de traite peuvent aussi analyser la conductivité, mais pas pour chaque quartier. (© Terre-net Média) |
Pour déceler les mammites, tous les robots de traite analysent au minimum la conductivité électrique quartier par quartier, ainsi que la colorimétrie du lait (détection de traces de sang dans le lait ou de colostrum par exemple). DeLaval propose même, en option, un véritable compteur de cellules.
Le lait à la loupe
Le robot Astronaut de Lely mesure également la température du lait qui, si elle dépasse 39°C, est signe de fièvre et pèse les animaux dans la stalle. Pour identifier les vaches en acidose ou en acétonémie (cétose), la société néerlandaise a opté pour l’analyse par infra-rouge des matières grasse et protéique, puisque le ratio MG/MP révèle ces problèmes métaboliques. De même pour le robot Merlin de Fullwood-Packo qui, en plus, suit la variation de la teneur en lactose du lait, toute baisse signalant la présence d’une infection mammaire. Dans ce domaine, DeLaval a fait un bond en avant avec le "Herd Navigator", un laboratoire qui analyse quatre molécules du lait, dont la progestérone. Pour le moment, une dizaine d’élevages français en sont équipés.
Par ailleurs, avec davantage de lait par vache, les chaleurs se font plus discrètes et plus courtes. Pour repérer les périodes d’œstrus, DeLaval, Lely et Gea ont choisi de mesurer l’activité des animaux via un capteur fixé à un collier. Fullwood-Packo préfèrent les podomètres, qui seraient un peu plus fiables, et BouMatic propose les deux solutions. A noter : les colliers Lely sont les seuls à "écouter" la rumination pour détecter les comportements alimentaires anormaux ou pour évaluer la fibrosité de la ration.
Corréler les données
Quelle que soit la marque, la quantité de concentré distribué au robot est automatiquement calculée selon le niveau de production laitière et le stade de lactation. Lely a intégré un module de rentabilité économique (Dlm) en fonction des prix du lait et de l’aliment de production.
Les logiciels les plus évolués, comme Delpro, incluent un "bio-modèle", une sorte de vache "algorithmée", qui fonctionne par arborescence de choix de décision selon les différentes informations analysées sur l’animal. Ainsi, les programmes corrèlent plusieurs données entre elles afin d’indiquer une probabilité ou un risque particulier : pourcentage de chance de réussite en première insémination, mammite ou de cétose éventuelles,…
Afin d’interagir avec d’autres utilisateurs de robot, Lely a même créé un réseau social sur internet, le "Lely Benchmark", pour échanger entre éleveurs adeptes de la traite robotisée. Question mobilité, la plupart des producteurs laitiers, qui ont un robot, possèdent également une tablette tactile ou un smartphone et utilisent une application comme TeamViewer (gratuite), qui permet de prendre la main à distance sur un PC.
Vidéo-reportages | |
Scl Actel à Courson, Calvados (© Terre-net Média) | Robot Gea MIone Un seul bras pour trois stalles et deux lots de 70 vaches. |
Earl des Bleuets à Montigny-en-Cambrésis, Nord (© Terre-net Média) | Robot Delaval Vms Détecter les problèmes avant qu'ils ne surgissent avec le laboratoire d'analyse de lait Herd Navigator |
Gaec des Jumelles à Athienville, Meurthe-et-Moselle (© Terre-net Média) | Robot Lely A4 Optimiser l'efficacité des concentrés par vache avec le Dlm |
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