
La marque canadienne de robots d’alimentation Rovibec compte quelques installations en France comme celle entièrement automatisée avec silos tours de la Scl Gallon en Ille-et-Vilaine ainsi que la nouvelle stabulation de la ferme expérimentale de la Jaillière en Loire-Atlantique. Franck Boucheron, éleveur dans l’Yonne, utilisateur et importateur Rovibec, nous en dit un peu plus sur ces systèmes économes en temps de travail et en énergie.
https://www.dailymotion.com/video/
« Il y a quatre ans, nos silos couloirs étaient à refaire. Après réflexion, l’achat de silos tours d’occasion ne coûtait pas tellement plus cher que de refaire des silos couloirs, en plus la qualité de la conservation est bien meilleure et sans pertes, explique Anthony Gallon, éleveur à Saint M’Hervé à proximité de Vitré (35). De fil en aiguille, je me suis aperçu qu’un robot d’alimentation s’avérait plus économique que le couple mélangeuse + tracteur, aussi bien à l’investissement qu’en coût d’entretien et de fonctionnement. Je me suis tourné vers la société canadienne Rovibec qui fabrique ce type de systèmes automatisés depuis plus de trente ans. »
« C’est très confortable de ne plus avoir à s’occuper de l’alimentation au quotidien »
Le père d’Anthony se rend alors au Canada et en Suisse pour visiter des élevages avec des robots en fonctionnement. « J’ai vu des robots tout en inox qui avaient plus de vingt ans et qui ne présentaient pas un point de rouille. C’est une mécanique très simple, un coup de graissage une fois par mois suffit pour seul entretien », explique-t-il.
Les silos tours sont achetés d’occasion. Seul ombre au tableau : le plan local d’urbanisme (Plu) qui limite la hauteur des bâtiments à 12 mètres, hors les silos tours en font le double. « Les silos sont restés en kit pendant un an dans la cour avant d’être montés en octobre 2009 ».
« C’est un investissement que nous aurions dû faire il y a bien longtemps », regrette Anthony. « C’est très confortable de ne plus avoir à s’occuper de l’alimentation au quotidien. Les seules choses qu’il reste à faire c’est ajouter une botte de foin par semaine dans le "processus foin" (dérouleuse), remplir les petits silos avec des minéraux et des concentrés et monter tous les 15 jours dans les silos-tours pour vérifier et ajouter un tuyau à la désileuse si besoin. Avec huit repas par jour, le maïs reste frais, il n’y a plus de refus, pas de maïs à jeter, et les vaches ingèrent davantage car il y a une émulation collective lorsque le robot arrive dans le couloir ».
A la Scl Gallon, le robot Rovibec prépare trois rations différentes : une pour les vaches en lactation, une pour les taries et une autre pour les génisses. La gestion du robot se fait sur l’écran tactile en enregistrant la composition de la ration et le nombre d’animaux par lot, ensuite le robot gère de lui-même son approvisionnement. « S’il arrive quelque chose d’inhabituel, le robot s’arrête et nous appelle sur notre portable, mais cela arrive rarement. Généralement, il s’agit d’une vache qui s’amuse à taper dedans avec sa tête ! »
F. Boucheron : « Le potentiel de développement est énorme »
En 2007, Franck Boucheron éleveur laitier dans l’Yonne a sauté le pas de l’automatisation et a importé du Canada le premier robot Rovibec en France. Aujourd’hui, il représente la marque pour l’Hexagone avec quatre installations en France et d’autres projets en préparation.
« Gagner deux heures de travail par jour, c’est appréciable et c’est la première motivation des éleveurs qui souhaitent automatiser l’affouragement. Le potentiel de développement est énorme en France où de nombreux éleveurs sont seuls sur leur exploitation et souhaitent consacrer du temps à d’autres tâches. Les éleveurs sont plus à l’aise aujourd’hui avec l’électronique et sont en quête de plus de précision dans le pesage des rations. Le bol pèse au 100 g près ce qui évite beaucoup d’erreurs humaines. Le marché de l’automatisation de l’alimentation a bien évolué ces dernières années et la concurrence s’est mise au diapason », explique-t-il.
Rovibec propose deux principaux systèmes d’automatisation de l’alimentation :
- L’installation 100 % automatisée avec silos tours et désilage par le haut avec aspiration verticale. Comme chez Anthony Gallon en Ille-et-Vilaine. Le robot mélange et distribue. Malgré un investissement de départ important, c’est le système le plus économique et offrant la meilleure qualité de fourrage. L’investissement (silos tours + robot) revient à environ 25 €/1.000 litres en amortissement et coût de fonctionnement. Si l’on compare au trio silos couloirs + mélangeuse + tracteur : il n’y quasiment aucune perte au silo et à l’auge, la surface prise au sol est réduite, la consommation énergétique est limitée et il n’y a pas besoin de démarrer le tracteur.
- Ou bien l’installation tampon avec des trémies à charger en fourrage tous les deux ou trois jours, comme à la Jaillière. Après, Rovibec propose deux types de charriots aériens : avec mélangeur intégré ou une simple distribution, le mélange étant préparé en amont par une mélangeuse fixe et un convoyeur.
« Nous nous adaptons à l’existant, indique Franck Boucheron. Le rail aérien convient à la plupart des situations, avec des pentes jusqu’à 7 % ou des aiguillages pour passer dans plusieurs bâtiments. Le robot peut fonctionner sur rail électrifié ou sur batterie de 24 volts ». Il est possible d’incorporer une trentaine d’aliments différents et de jouer sur les ingrédients en fonction des horaires de travail, comme mettre uniquement du foin après la traite par exemple.
Selon Franck Boucheron, « Rovibec ne lésine pas sur la ferraille et l’inox, leur objectif est la qualité et la robustesse pour limiter le service après-vente ». Côté mécanique : un moteur électrique anime une pompe hydraulique qui alimente l'ensemble du robot.
Le robot Rovibec de la ferme expérimentale de la Jaillière (44) d’Arvalis – Institut du végétal La nouvelle stabulation de la ferme expérimentale laitière de la Jaillière en Loire-Atlantique s’est elle aussi équipée d’un robot d’alimentation Rovibec mais avec des trémies stockage des fourrages.
Il fallait également que nous puissions tester tous types d’aliments : des fourrages grossiers, de l’enrubannage, des minéraux et des concentrés,… Nous souhaitions également réduire le temps de travail des techniciens, faciliter l’organisation et que les tracteurs n'aient pas à passer dans le bâtiment. Après avoir visité des élevages en France, aux Pays-Bas, au Danemark et au Canada, nous avons opté pour un système avec trois trémies à fourrages, une dérouleuse à foin et un bol mélangeur à poste fixe. Le mélange est ensuite convoyé dans le robot suspendu à un rail aérien électrifié.» Un des premiers essais mené à la Jaillière avec le robot sera de mesurer si le fractionnement de l’alimentation au cours de la journée favorise l’ingestion comparativement à une distribution une fois par jour.
|
![]() Cliquez sur l'image pour retrouver l'ensemble des solutions existantes sur le marché pour automatiser l'alimentation de son élevage. (© Terre-net Média) |
« Ensiler 38 ha de maïs, c’est rentrer l’équivalent de 75 000 € de stock »
L’Europe cède sa place à l’Amérique du Sud sur le marché des broutards au Maghreb
Au Gaec Heurtin, l’ensilage de maïs 2025 déçoit avec seulement 9 t/ha
John Deere, Claas, made in France… À Innov-Agri, il pleut aussi des nouveautés
Maïs fourrage : « Un silo mal tassé monte rapidement à 15 % de freinte »
« Pas d’agriculture sans rentabilité ! », rappelle la FNSEA
La « loi Duplomb » est officiellement promulguée
Quelle évolution du prix des terres 2024 en Provence-Alpes-Côte d’Azur ?
Quelle évolution du prix des terres en Bretagne en 2024 ?
Facturation électronique : ce qui va changer pour vous dès 2026