Interview de François Bayrou, candidat Modem : « Je ne céderai rien en matière d’agriculture ! »

Interview de François Bayrou, candidat Modem : « Je ne céderai rien en matière d’agriculture ! »

En Haute-Vienne, le président du Modem, François Bayrou a accordé une interview à Terre-net Média, huit jours avant l’ouverture du Salon international de l’agriculture (Sia) qui ouvrira ses portes le 25 février prochain. A Saint Gence, il a rencontré une trentaine éleveurs d’ovins et de bovins viande accompagnés par quelques responsables professionnels agricoles départementaux.

François Bayrou, candidat à la présidence de la République accompagné par Maxime et Chantal Mazabraud, éleveurs naisseur engraisseur et gérants d’une ferme auberge et, de Christophe Chevallier, président de la Fdsea 87.
François Bayrou, candidat à la présidence de la République
accompagné par Maxime et Chantal Mazabraud, éleveurs
naisseurs-engraisseurs et gérants d’une ferme auberge et, de
Christophe Chevallier, président de la Fdsea 87. (© Terre-net Média)
François Bayrou est le seul candidat à la présidence de la République, fils d’agriculteur et lui-même agriculteur. Il a tenu à le rappeler aux trente producteurs d'ovins et de bovins viande, avec qui il a passé, entre éleveurs, une journée de campagne électorale en Haute Vienne à Saint Gence chez Maxime et Chantal Mazabraud, ce 18 février. Un village victime de la désertification rurale avec des exploitants âgés, inquiets de ne pas avoir de successeur pour reprendre leurs exploitations.  

« Je ne suis pas venu pour faire des promesses », a déclaré le président du Modem aux éleveurs présents mais « pour parler avec vous, comme aucun autre chef politique, d’agriculture ».

Les problèmes rapportés par les éleveurs, François Bayrou assure les comprendre mieux que n’importe quel autre responsable politique car ils ont parfois été aussi les siens. Par exemple, la faiblesse des pensions de retraite de tous les agriculteurs et donc de sa mère. Mais aussi les normes environnementales ou encore le montant des indemnités perçues par Maxime Mazabraud suite à la sécheresse du printemps 2011. Il n’a pas touché 2.000 euros alors qu’il a du acheter pour 20.000 € de paille payée 110 € la tonne.

Pour d’autres responsables politiques, « ces difficultés sont d’abord des dossiers à traiter, empilés sur les bureaux », a assuré le président du Modem devant un public acquis.

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François Bayrou aux éleveurs : « L’agriculture est
une partie de moi-même ».  (© Terre-net Média)
Huit jours avant l’ouverture du salon international de l’agriculture, François Bayrou a accordé en primeur une interview à Terre-net Média.

Terre-net Média (Tnm) : « Elu président de la République, quelle alternative offrirez-vous aux agriculteurs ? ».

 François Bayrou (FB) : « Je ne céderai rien en matière agricole. Pour défendre les productions, il faut défendre les producteurs et par conséquent avoir des prix rémunérateurs. Il faut aussi mettre fin aux contraintes et aux paperasses qui exercent des pressions inutiles sur les agriculteurs.»
« Les quotas laitiers avaient une dimension sociale qui permettait de maintenir des agriculteurs en activité. Aujourd’hui je vois disparaître, dans mon département et ici, en Haute Vienne des exploitations. »

Tnm : « Quelle sera votre position à Bruxelles pour rendre acceptable la proposition législative de la Commission européenne? ».

FB : « Je ne céderai pas sur l’enveloppe budgétaire décidée en juillet dernier. Mais au fait, sait-on vraiment où on va ? En attendant la réponse, il faut dire les choses oubliées. Les aides Pac, ce sont des compensations payées pour faire face à la baisse des prix européens. »
« Par ailleurs, l’avenir n’est pas aux jachères car on a besoin d’une agriculture sur tout le territoire. Il y a d’autres méthodes pour protéger l’environnement que d’imposer 7% de zone d’intérêt écologique. N’oublions pas que les plus grands alliés de l’environnement, ce sont les agriculteurs! ».

Tnm : « 11,6 Mds d’€ est l’excédent commercial agro-alimentaire pour 2011. Qui en profite ?».
FB :
« Le solde du commerce extérieur est un contraste qui hurle. Avec de telles performances on devrait dresser une statue à l’agriculture, faire chapeau bas. N’oublions pas que la France accuse un déficit commercial de 70 Mds d’€, soit l’équivalent de 2,5 millions de salaires annuels ! » 
 «On parle des résultats du commerce extérieur de l’industrie aéronautique mais pas de ceux de l’agriculture. Est-ce normal ?»
« Et comment peut-on accepter que le principal secteur d’enrichissement de la France ne permet pas aux agriculteurs d’avoir les moyens de vivre décemment ?  Cette situation montre que l’orientation donnée à la Pac n’est pas bonne. On met les agriculteurs sous poumon artificiel. »
« Il n’est pas étonnant dans ces conditions que dans de nombreux départements comme le mien ou ici, en Haute-Vienne, le renouvellement des générations ne soit pas assuré. »

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