Une désileuse-cube une fois par semaine et le tour est joué !

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Une désileuse-cube une fois par semaine et le tour est joué !

Après la traite, l’affouragement est le 2e poste en temps de travail : cette opération représente en effet entre 25 et 30 % du travail d’astreinte en élevage laitier. Comment la réduire ? « En affourageant une fois par semaine ! », répond le réseau des chambre d’agriculture de Bretagne.


Que la distribution soit automatisée ou manuelle,
la règle reste la même : le fourrage ne doit pas chauffer.
(© Terre-net Média)

« Parmi les solutions qui permettent de réduire le temps d’affouragement, le libre-service au silo est une technique intéressante, mais elle est parfois difficile à mettre en œuvre en fonction de la taille des troupeaux et de la gestion des déjections », expliquait en décembre dernier Yvon Sèité, conseiller spécialisé dans le réseau des chambres d’agriculture de Bretagne.

Cube d’ensilage ou libre-service ?

Or, il s’avère que la distribution à l’auge, une fois par semaine, avec des cubes d’ensilage offre les mêmes atouts que le libre-service au silo ; pour ce faire, l’auge doit être conçue de manière à ce qu’une place corresponde à 2,5-3 animaux, moyennant des équipements spécifiques. Un essai en station et une enquête ont été réalisés pour mesurer l’intérêt de ce mode de distribution et analyser l’impact sur le travail, l’organisation des bâtiments, la conservation des fourrages, la santé des animaux et la qualité du lait.

14 élevages enquêtés

L’étude a été menée à la station expérimentale de Trévarez, dans le Finistère, au cours de deux hivers (2006/2007 et 2007/2008), sur deux lots de vaches laitières de race prim’holstein pendant 20 semaines.
  • Le premier lot portait sur une modalité ‘pousse-fourrage’ alimenté une fois par semaine à l’aide d’une désileuse-cube, les cubes de maïs étant rapprochés 2 fois par jour avec un pousse-fourrage ;
  • Le lot témoin était alimenté une fois par jour avec une mélangeuse classique.
Au final, 14 élevages ont participé à une enquête visant à établir un état des lieux des matériels utilisés pour en analyser « l’impact sur les conduites, le temps de travail, la qualité du lait et le niveau d’investissement », précisait Yvon Sèité.

Les résultats en bref

À la ferme

  • Les quantités de fourrages ingérées sont identiques : 21,9 kg/MS/VL/j pour le lot témoin vs 21,7 kg/MS/VL/j pour le lot pousse-fourrage ;
  • Les quantités de lait brut produites sont équivalentes (26,6 kg/j vs 26,3) ;
  • Le TB est significativement supérieur dans le lot témoin (43,3 g/kg vs 41,2) ;
  • La réduction du temps d’affouragement grâce au pousse-fourrage est de 32%.

Chez les éleveurs

  • Le temps gagné avec le pousse-fourrage est en moyenne de plus de 50 % : 3,5 mn/VL/semaine, contre 8 mn pour les éleveurs des réseaux d’élevage ;
  • Pas de différence entre la qualité du lait des 12 mois qui ont précédé la mise en route de l’auge LS et celle des 12 mois qui l’ont suivi ;
  • Dans 8 élevages sur 14, le niveau de contamination du lait en spores butyriques s’est sensiblement dégradé.
Dix d’entre eux étaient équipés d’une auge double, 2 d’un pousse-fourrage, 1 d’une auge mécanique et le dernier d’une auge double avec rapprochement manuel du fourrage. À noter que ces élevages présentaient en moyenne un quota de 450.000 litres de lait réalisé avec 64 VL.

Un minimum d’investissement

Affourager une fois par semaine avec une désileuse-cube est une solution pertinente, qui permet de gagner entre 30 et 50 % du temps d’alimentation des vaches laitières… à condition d’avoir un minimum investi.

« Cet investissement peut toutefois être compensé par une réduction de la surface en bâtiment ou bien au niveau de la table d’alimentation », résumait Yvon Sèité. Individualiser l’apport de concentré ne peut se raisonner qu’avec un Dac ou des alimentateurs en salle de traite.

« Mais il faudra également prendre en compte les périodes de transitions ainsi que les risques de dégradation du niveau de contamination du lait en spores butyriques. » Mais tout cela nécessite des préalables incontournables pour que le fourrage ne chauffe pas : un fourrage bien tassé et bien conservé, des circuits courts entre l’auge et le silo, une bonne hygiène (de l’auge notamment).

Pour aller plus loin

  • Alimentation des génisses laitières : trois distributions hebdomadaires, c’est tout bon ! (lire ici)
  • Institut de l’élevage : www.inst-elevage.asso.fr.
Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,05 €/kg net +0,06
Vaches, charolaises, R= France 6,92 €/kg net +0,08
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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