Le gleptoferron permet de compenser partiellement l’anémie

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Le gleptoferron permet de compenser partiellement l’anémie

En médecine humaine, la relation entre grossesse et risque d’anémie est bien documentée : on sait ainsi que la grossesse gémellaire est un facteur favorisant d’une part ; d’autre part, que cette anémie peut être prévenue par l’administration de fer durant la grossesse pour ne pas mettre en danger la santé de la mère et des fœtus. Mais qu’en est-il précisément chez la truie ? Début de réponse avec une étude menée en 2009.


En médecine humaine, la grossesse gémellaire est un facteur
favorisant de l’anémie. Chez la truie, les connaissances sont
moins bien documentées.(© Terre-net Média)

« L’augmentation du niveau de prolificité, observée ces dernières années, a accru les besoins en fer des truies », soulignait Hugues Perrin, de l’École nationale vétérinaire de Nantes (Envm), lors des Journées de la recherche porcine.

« On peut donc supposer que, chez la truie, l’anémie est un facteur clé lié à son état de santé au long de sa carrière reproductrice. » Une étude rassemblant l’Envm, le groupement vétérinaire espagnol Ekipaj, le laboratoire vétérinaire Ceva Santé Animale et le cabinet Porc.Spective a été lancée. Objectif :

  •  décrire les niveaux d’anémie actuellement observés dans les élevages hyperprolifiques français ;
  • étudier leurs relations avec les caractéristiques des truies ainsi que l’effet de l’administration de fer (gleptoferron) pendant la gestation.

Deux groupes

Cette étude a été réalisée en 2009 auprès de 510 truies issues de sept élevages hyperprolifiques (13,8 à 15,6 nés totaux/portée) présentant un pourcentage important de mort-nés (mort-nés/nés totaux > 8 %) et/ou d’interventions (fouilles > 15 %).

Dans chaque bande, sept semaines avant la mise-bas, les truies sont réparties en deux groupes : un groupe témoin et un groupe ayant reçu deux injections de fer à sept et quatre semaines avant la mise-bas (2 x 10 ml de Gleptosil®).

« Le niveau d’anémie est évalué via l’hémoglobinémie, mesurée en élevage à l’aide d’un appareil portatif développé par la société Hemocue », expliquait Hugues Perrin (Ndlr : Hemocue® Hb 201+). Après analyse des résultats, une cinétique est réalisée par mesure à quatre étapes du cycle reproductif de chaque truie : à sept et quatre semaines avant la mise-bas, après la mise-bas (entre 48 h et 5 jours) et à 20 jours de lactation.

Chute de l’hémoglobinémie en fin de gestation

À la mise en lots, les deux groupes sont comparables. L’hémoglobinémie est fonction du rang de portée et du stade de prélèvement sans interaction entre les deux facteurs. Les résultats obtenus montrent que l’hémoglobinémie chute en fin de gestation « sans récupération  ultérieure », avec par ailleurs une baisse tout au long de la carrière reproductrice des truies. « Cet effet rang de portée est observé dans tous les élevages sauf un. Un effet positif de l’injection du gleptoferron est observé quatre semaines avant la mise-bas, soit trois semaines après la première injection. » Pour le vétérinaire, cette étude vient confirmer la chute de l’hémoglobine durant la fin de la gestation, un effet mis en évidence par une étude à la fin des années  80 et confirmé en 2000.

« Chez la truie, l’hémodilution – due à l’augmentation du volume vasculaire jusqu’à la mise-bas – ne peut être la seule explication : il faut également prendre en compte le stade physiologique des truies pour établir des normes hématologiques », annonçait en premier lieu le spécialiste. Par ailleurs, « la baisse de l’hémoglobinémie tout au long de la carrière des truies peut s’expliquer par un épuisement des réserves de fer durant les gestations successives et rapprochées », précisait Hugues Perrin, rappelant que cette baisse « n’avait pas été mise en évidence au début des années 80 ».

Cette différence pose ainsi la question de l’influence de l’augmentation des performances : « l’influence de ce phénomène sur la carrière reproductrice des truies reste à approfondir. Il serait en particulier intéressant de déterminer s’il est observé dans des élevages non-hyperprolifiques », lançait-il. Enfin, l’étude montre que l’injection de gleptoferron permet « de compenser partiellement l’anémie progressive ». Pour Hugues Perrin, cette efficacité partielle pourrait être liée à une quantité injectée de fer « insuffisante par rapport aux besoins liés à la gestation et à l’état des réserves ».

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