Pour quantifier l’impact des mesures agri-environnementales mises en place sur l’exploitation et son environnement technique, environnemental et économique, des chercheurs de l’Université de Gembloux en Belgique sont en train de développer un modèle d’évaluation. Explications.
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Ce 2e pilier est consacré au développement durable, mais il est surtout centré sur l’amélioration de la compétitivité de l’agriculture ; en outre, il intègre désormais de multiples fonctions : promotion, protection de l’environnement, participation au développement des territoires ruraux… et a mis en place ce qui est aujourd’hui connu sous le nom de ‘mesures agri-environnementales’ ou Mae.
Interrogations agricoles
Ces dernières années, preuve a été faite que le second pilier montait en puissance dans les stratégies agricoles développées par l’Union européenne, ce qui interroge vivement les agriculteurs.
Ces derniers se posent désormais ouvertement la question d’accorder une place plus conséquente à ces mesures au sein de leur exploitation.
« C’est pour les aider dans la prise de décision qu’a été développé le modèle OptiMAE », expliquait le 2 décembre dernier le chercheur belge François Ghysel lors des journées 3R à Paris.
« Il s’agit d’évaluer l’impact potentiel de l’ajout des Mae sur le fonctionnement et les performances technico-économiques et environnementales des systèmes d’élevage bovin en Belgique. » Parmi les nouveaux enjeux qui ont émergé ces dernières décennies au niveau mondial, la préservation de l’environnement a sans aucun doute pris une place importante et peut être rétribuée par l’adhésion au programme des mesures agri-environnementales (Mae).
La question est donc de savoir quelle place réserver à ce programme ? Et pour quel impact sur le fonctionnement du système agraire ?
Le modèle OptiMAE a été développé (lire ici) précisément pour répondre à ces questions. Il vise à définir l’impact du développement des Mae sur le fonctionnement et les performances des systèmes d’élevage bovin du sud-est de la Belgique, le tout sous des angles économique, environnemental et sociétal.
Un outil original
L’originalité de cet outil, développé pour les conseillers agricoles, est qu’il ne simule pas exactement le fonctionnement de l’exploitation approchée. En réalité, il simule davantage le type d’exploitation auquel elle peut se comparer.
La mise en relation entre l’exploitation type et l’exploitation étudiée est toutefois rendue possible après un ajustement sur l’ordre de grandeur des sorties et des références de l’éleveur cible. « Cette approche permet de limiter le nombre de variables nécessaires aux simulations, dans un objectif de sensibilisation et d’exploration de scénarios d’évolution possibles », poursuit François Ghysel.
Après le rattachement de l’exploitation conseillée à son type, les productions végétales attendues suite à l’introduction des Mae dans les stratégies sont simulées et mobilisées pour couvrir les besoins des herbivores.
Par ailleurs, un plan de fertilisation est défini en valorisant les engrais de ferme complétés par les apports minéraux. À noter que les ateliers de production de monogastriques n’interviennent à ce niveau qu’en tant que fournisseurs d’engrais de ferme.
« Suite à cette simulation, une série d’indicateurs, reflétant les performances technico-économiques et environnementales de cette exploitation virtuelle, est fournie en valeur relative par rapport aux valeurs calculées suite à l’application du modèle à la situation initiale » concluait le chercheur belge.
Pour aller plus loin : www.inst-elevage.asso.fr.
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