 « Des vaches placées en stabulation passent plus de temps debout et à ruminer par rapport à des animaux mis en pâture. » (© Terre-net Média) |
Les vaches consommant de l’herbe au pré sont a priori moins performantes que celles consommant de l’herbe en stabulation, au regard de ce que l’on peut légitimement attendre par rapport aux nutriments et/ou à l’énergie ingérés, si l’on applique les normes standard.
Pour expliquer cette différence, plusieurs arguments sont avancés, tels la surestimation de la valeur énergétique de l’herbe, le manque de nutriments (glycogènes ou aminogènes), une réduction de l’utilisation de ces nutriments liée à une ration déséquilibrée, ou encore l’influence de la ration sur la répartition des nutriments…
Au pré… il y a plus de boulot !
Au pré, les vaches ingèrent des quantités plus importantes d’un fourrage plus fibreux, entraînant un travail d’ingestion supérieur avec des organes digestifs plus sollicités. « La dépense énergétique est donc légitimement supérieure pour ces vaches comparativement à celles qui n’ont pas à rechercher leur alimentation », expliquait Luzia Kaufmann, chercheuse à la Station de recherche Agroscope Liebefeld-Posieux (Suisse) le 2 décembre dernier à Paris.
Des travaux ont en effet montré que les vaches en pâture intégrale passent plus de temps à manger pour ingérer la même quantité de matière sèche, par rapport à des animaux disposant d’une alimentation supplémentée en foin ou ensilage de maïs. Les premières doivent en effet non seulement rechercher leur nourriture, mais aussi la prélever (sélection, prise, arrachage) pour la consommer.
De 10 à 50% d'énergie dépensée en plus
Ces actions demandent des dépenses énergétiques supplémentaires, variable selon les conditions de pâture. L’énergie supplémentaire nécessaire pour assurer ces activités physiques au pâturage se situe entre 10 et 50% des besoins d’entretien enregistrés en stabulation selon les études.
Jusqu’à présent, la bibliographie scientifique manquait de références sur la consommation énergétique des animaux au pâturage. Mais, en 2007, une nouvelle méthode a été établie : elle est basée sur la dilation du bicarbonate 13C et permet aujourd’hui d’affiner la dépense énergétique de ruminants au pâturage.
Des chercheurs de l’Agroscope Liebefeld-Posieux en Suisse, associés à l’institut de recherche Fbn allemand ont décidé de comparer la dépense énergétique de vaches laitières mangeant de l’herbe au pâturage ou à la crèche pour évaluer l’influence de l’activité physique sur cette dépense.
Les résultats montrent que les vaches au pâturage produisent plus de CO2, ce qui traduit une dépense énergétique supérieure par rapport aux vaches en crèche. « Cette dépense s’explique par un nombre de pas, un temps passé en mouvement ou à ingérer supérieur. » À l’inverse, les vaches en crèche sont davantage restées debout, immobiles, à ruminer. Par contre, la production laitière des deux groupes est identique. Les résultats en détail, lire ici.
Pour aller plus loin : www.inst-elevage.asso.fr
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