Améliorer l’efficience énergétique des élevages ruminants Etre toujours plus « énergifficace »
Que ce soit dans les filières laitières ou allaitantes, quelles sont les voies d’amélioration de l’efficience énergétique dans les exploitations agricoles ? Éléments de réponse.
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« Pour réduire l’impact environnemental des élevages, il faut favoriser le pâturage pour que les vaches passent moins de temps dans les bâtiments; augmenter la fixation symbiotique pour réduire les fertilisants et jouer aussi sur un meilleur équilibre énergétique des rations avec une meilleure autonomie céréalière. » (© Terre-net Média) |
Dans la filière allaitante, l’énergie indirecte représente 60 % des dépenses énergétiques globales. L’alimentation, avec 35 %, est le premier poste en poids, devant les produits pétroliers (34 %) et la fertilisation (entre 20 et 25 %). Dans les filières laitières, l’énergie indirecte représente entre 55 et 70 % des dépenses énergétiques globales, avec un poids prépondérant de l’alimentation (de 40 à 55 %, 41 % en moyenne), devant les produits pétroliers (24 % en moyenne), l’électricité (19 % en moyenne) et la fertilisation minérale (16 %) en moyenne.
L’énergie directe est représentée par la consommation de produits pétroliers sur l’exploitation (20 %) et bien entendu, par l’électricité consommée (15 % en moyenne).
Agir sur les surconsommations
« Ainsi, réduire l’énergie indirecte revient à agir sur la première source de surconsommation en élevage, à savoir l’alimentation », soulignait Hélène Chambaut, de l’Institut de l’élevage et des réseaux d’élevage de Bretagne, Pays-de-Loire et Rhône-Alpes, le 13 octobre dernier.
Pour cela, l’éleveur doit procéder à une approche globale de l’exploitation « pour orienter l’action », à une approche par atelier, « pour préciser les leviers d’actions » et à des mesures de consommations pour localiser les dysfonctionnements. Pour aider les éleveurs à établir ces diagnostics, un recueil de 35 pages a été édité* présentant des pistes pour réduire ses consommations de produits pétroliers (lire ici), de fertilisation minérale ou bien encore d’aliments (lire ici).
« Certes, ces solutions ne sont pas toujours évidentes à mettre en œuvre et peuvent même être parfois contradictoires avec l’économique et les caractéristiques locales », rappelait toutefois Hélène Chambaut. Ainsi, « la réflexion sur l’énergie doit prendre en compte les différentes dimensions de la conduite d’une exploitation : économie, travail, environnement… »
Econome... et productif !
Il faut donc jouer à la fois sur un système plus économe mais aussi plus productif, et c’est là toute la difficulté.
Du côté économe, il favoriser le pâturage pour que les vaches passent moins de temps dans les bâtiments ; augmenter la fixation symbiotique pour réduire les fertilisants et jouer aussi sur un meilleur équilibre énergétique des rations avec une meilleure autonomie céréalière. En face, il faut également être plus productif : avec une production laitière par animal optimisée à son maximum, avec des rendements plus élevés (organisation du parcellaire) et des rations adaptée avec un ajustement des concentrés et l’implantation de protéagineux.
« C’est un difficile exercice d’équilibriste », reprenait Hélène Chambaut. « Mais l’optimisation de tous ces facteurs doit permettre à la ferme France d’atteindre les 2 MJ nécessaire pour produire un litre de lait, contre les 3,5 MJ enregistrés dans la moyenne des réseaux aujourd’hui. »
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