« Dans une logique de système herbager, économe en intrants, je me pose la question d’élever les petites génisses au lait entier sous une vache nourrice. Cette pratique est-elle adaptée à la croissance d’une future laitière ? » Un éleveur du Pas-de-Calais
Réponse de l’expertstrong
Les veaux allaités par une nourrice ont une croissance bien supérieure. C’est ce que montrent les résultats d’un premier essai réalisé sur le troupeau bio de la ferme expérimentale de Mirecourt (Vosges), où ont été comparées les performances de neuf génisses allaitées par trois nourrices, à un lot de seize génisses élevées au Dal avec du lait entier. Les premières passent leur premier jour de vie avec leur mère biologique pour assurer la prise de colostrum, avant de passer en niches individuelles puis d’être adoptées en moyenne à j + 5 (dès qu’il y a trois veaux pour faire un lot). Pour parfaire l’adoption, la nourrice et ses trois veaux adoptifs sont maintenus quinze jours dans un box individuel, avec du foin et du regain. Ils sont ensuite regroupés dans un box collectif, puis mis à l’herbe dans une pâture dédiée, du 10 avril au 3 novembre. Soit une période d’allaitement de neuf mois sans aucun concentré !
Au Dal, les génisses ont suivi un programme plus classique, pour un sevrage à 90 jours : 6 kg de lait/jour maximum (350 kg au total), plus du foin et de l’épeautre à disposition. La mise à l’herbe a lieu en juillet, avec 1 kg d’épeautre aplatie par jour jusqu’à la rentrée à l’étable.
Résultat : les veaux élevés au Dal affichent un poids moyen de 99 kg au sevrage (96 jours), de 139 kg à 6 mois et de 230 kg à la rentrée à l’étable, contre 116 kg, 187 kg et 272 kg pour les veaux élevés sous une nourrice. Ces données confirment les observations d’un groupe d’éleveurs bio, suivis par la chambre d’agriculture du Finistère, qui font état de croissances bien supérieures permises par l’allaitement prolongé.
Cette pratique permet ainsi d’envisager le passage à des vêlages à 2 ans, groupés en sortie d’hiver (mars-avril) et sans apport de concentrés pendant toute la phase d’élevage. Elle permet aussi de prolonger la carrière de certaines vaches (problèmes d’aplombs, longues à traire…). La docilité et les qualités maternelles sont toutefois des caractères essentiels. Un autre avantage, mais qui reste à confirmer, concerne les problèmes de parasitisme. L’hypothèse émise serait que l’allaitement prolongé protège des infestations, tout en autorisant un contact suffisant avec les parasites pour que le veau développe son immunité. L’expérimentation sera renouvelée cette année, avec 24 veaux élevés par 8 nourrices.
L’Europe cède sa place à l’Amérique du Sud sur le marché des broutards au Maghreb
Au Gaec Heurtin, l’ensilage de maïs 2025 déçoit avec seulement 9 t/ha
John Deere, Claas, made in France… À Innov-Agri, il pleut aussi des nouveautés
Maïs fourrage : « Un silo mal tassé monte rapidement à 15 % de freinte »
Le marché du lait Spot s’agite avec la rentrée
« Pas d’agriculture sans rentabilité ! », rappelle la FNSEA
La « loi Duplomb » est officiellement promulguée
Quelle évolution du prix des terres 2024 en Provence-Alpes-Côte d’Azur ?
Quelles implications environnementales de la proposition de l’UE pour la Pac ?
L’Iddri suggère de briser « l’ambivalence » des chambres d’agriculture en matière de transition agroécologique