L'évènement a bien valeur de « rituel immuable » et engendre « un engouement irraisonné » au regard « d'une activité en perte de vitesse (350.000 agriculteurs en moins depuis dix ans), qui ne pèse pas plus qu'un brin de paille dans le Pib (1,7 % en 2013) mais qui occupe plus de la moitié (54 %) de la superficie du pays », souligne Philippe Marcacci (L'Est Républicain).
« Mais la vitrine du savoir-faire français cache les graves difficultés d'un secteur en proie au doute et, souvent, à la désespérance », commente Patrice Chabanet (Le Journal de la Haute-Marne). « L'importance des investissements nécessaires pour rester dans la compétition risque en effet de faire exploser le modèle familial. La tendance serait plus au modèle nordaméricain ou brésilien » avec au programme « souci de rentabilité » « financiarisation de l'activité agricole ».
« En s'industrialisant, l'agriculture est devenue aussi une partie du problème », renchérit Philippe Waucampt (Le Républicain lorrain). « En mordant sur des écosystèmes fragiles afin d'étendre les surfaces cultivées. En polluant toujours plus son capital et outil de travail - la terre, l'eau, l'air - si elle poursuit sa quête frénétique de productivité ».
« D'un côté poussent les fermes usines, au motif d'une ultra-concurrence et d'une recherche de compétitivité », explique Didier Rose (Les Dernières Nouvelles d'Alsace). « De l'autre éclosent des exploitations qui s'essayent aux circuits courts, à la production locale, au bio ».
Mais « par démagogie et électoralisme, les décideurs publics ont poussé les paysans » vers le « retour sur investissement », « la logique d'entreprise », « la fuite en avant. On ne change pas une stratégie qui perd. Afin d'amadouer les syndicats, des mesures ont été annoncées (par le gouvernement socialiste ndrl) pour encourager, encore, les effets de taille et de surface », regrette-t-il. « Alors que les paysans qui cherchent à limiter la chimie, à jouer la qualité, à agir pour le bien-être de leur cheptel, à préserver les ressources peinent à trouver financements et débouchés ».
Pourtant le terme « agro-écologie » est « allègrement repris par le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll », relève Libération, « d'aucuns diront dévoyé, tant sa politique fait la part belle à l'agrobusiness ».
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