
Traite. Les lésions du trayon n’empêchent pas forcément la vache de poursuivre sa carrière. Faisons un petit tour non exhaustif des tracas du quotidien que vous et vos vaches pouvez rencontrer.
Les trayons abîmés par accident sont fréquents, plus encore quand les logettes sont un peu étroites ou lorsque l’aire paillée est trop chargée.
Vidanger le quartier jusqu’à cicatrisation
Si la chaire seule est coupée (photo A), une suture réalisée rapidement après l’accident (moins de 6 à 12 heures maximum) peut résoudre facilement le problème : grâce à cette intervention
Mais la traite mécanique empêche une bonne guérison. Il s’agit alors de vider manuellement le quartier jusqu’à complète cicatrisation pour éviter les mammites. L’application de miel aide à la cicatrisation et a un rôle antiseptique. Les corps gras, comme la lanoline ou la glycérine, maintiennent aussi un milieu favorable à la guérison. Si la peau est très déchirée, voire écrasée, le pronostic est évidemment moins bon, mais ces conseils restent valables.
En cas de plaie importante, un risque de sténose du canal du trayon est possible : son diamètre est réduit par la peau tendue et le lait s’écoule moins bien. Il existe des solutions pour lui permettre de s’écouler sans traite : des sondes trayeuses en plastique avec un bouchon qui reste à demeure, des sondes inox pour vider le quartier passivement et des mèches dilatatrices qui permettent au canal, écrasé par l’inflammation ou à risque de sténose, de rester ouvert. Tous ces dispositifs ont leur intérêt mais augmentent évidemment le risque de mammite et de lésion du sphincter.
Lorsque le canal du trayon est atteint, le lait coule par la plaie, empêchant ainsi la cicatrisation. La chirurgie est possible mais délicate. Une fistule se met alors en place (photo B). C’est bien sûr un motif de réforme. À ce stade, le quartier est généralement perdu et le risque de mammite augmente car le sphincter ne joue plus son rôle de barrière. L’avantage, c’est au moins que le lait s’écoule !
Génisses, quand le lait ne coule pas
Enfin, le trayon ne semble pas toujours abîmé et pourtant le lait ne coule pas. Avec certaines génisses, en effet, le sphincter n’est pas bien ouvert (photo C). L’insertion d’une sonde, qui permettra de percer cette membrane, suffit à résoudre le problème. D’autres fois, chez des génisses qui ont été tétées, le canal du trayon peut sembler dur comme un crayon de papier : il n’y a alors rien à y faire. Enfin, on palpe parfois des boules qui bloquent l’écoulement du lait : si elles sont de petite taille, elles peuvent être éjectées manuellement, après les avoir engagées dans le canal, en comprimant le haut du trayon.
Si elles sont d’une taille plus importante, il est possible de les retirer avec une petite pince. Attention, il y a toujours un risque de mammite dès que l’on insère quelque chose dans le sphincter.
Enlever les verrues peu développées
Les trayons peuvent aussi avoir des lésions provoquées par certaines maladies contagieuses. Faire le tour de toutes ces maladies et des plaies ou blessures qu’elles provoquent n’a pas vraiment d’intérêt. Aussi, concentrons-nous sur les cas les plus courants et les moyens d’action.
Les verrues sont dues à un papillo-mavirus. Il s’agit de petites tumeurs (photo D) qui se résolvent en général entre un mois et un an, voire plus longtemps chez les animaux dotés d’une faible immunité. Elles sont gênantes lorsqu’elles sont placées au niveau des trayons car elles peuvent être la cause d’un mauvais branchement ou être le réservoir de germes. Lorsqu’elles sont peu développées, il est possible de les enlever : soit en tirant dessus, soit en nouant un fil qui stoppera la vascularisation et elles tomberont d’elles-mêmes. Dans ce cas, on n’omettra pas la désinfection et l’application de corps gras pour faciliter la cicatrisation. Idéalement, cette opération est réalisée en période sèche, avant le vêlage.
Lorsqu’elles sont très nombreuses ou très envahissantes, il est parfois délicat ou impossible de les enlever. Le magnésium et les extraits de thuya sont réputés aider à faire partir les verrues, mais les résultats sont discutables. Les jeunes animaux sont plus sensibles et le virus est contagieux par contact direct ou indirect (barrières, barbelés ou griffes de traite à désinfecter). Un soutien de leur immunité par des conditions d’élevage les moins stressantes possible est certainement une bonne piste.
Des lésions parfois causes de maladies graves
De nombreuses infections peuvent provoquer des pustules et des ulcères au niveau des trayons. Il faut retenir qu’une bonne partie d’entre elles sont virales et contagieuses, pour les vaches et les humains. Le traitement, tout comme la prévention, passe par la désinfection et le soutien de la barrière cutanée. Encore une fois, l’application de produits d’hygiène de traite à base d’iode (l’iode est efficace contre les virus, les bactéries et les champignons) et d’agents cosmétiques, tels que la glycérine et la lanoline, constitue un bon bouclier. Il est possible d’ajouter des huiles essentielles désinfectantes qui soutiennent l’immunité (tea tree, par exemple), mais pas directement sur les lésions. Les soins locaux peuvent être renforcés par l’application plus directe de désinfectant à base d’iode, type Vétédine, et de graisse à traire pour soutenir la souplesse de la peau. La difficulté se situe plutôt au niveau de la traite qui aggrave les lésions et fait mal à l’animal. Faites comme vous pouvez… Et guettez les mammites ! Généralement l’épisode passe en quelques semaines. Attention, les ulcères sont parfois des gerçures dues au froid ou à une traite agressive sur une peau abîmée : dans ce dernier cas, les réglages sont à revoir.
Les masses ou nodules peuvent être localisés dans la paroi du trayon (photo E). Des bactéries ou des tumeurs (non contagieuses dans ce cas) peuvent les provoquer. Selon leur taille et la gêne qu’ils entraînent, il est possible de les enlever. Plus la lésion est proche du sphincter, moins bon est le pronostic. Ils disparaissent parfois spontanément au bout de plusieurs mois ou de quelques années.
N’oublions pas que certaines maladies graves se déclarent par des lésions sur les trayons : par exemple, la FCO et la fièvre aphteuse. En cas de symptômes généraux associés (abattement, fièvre, salivation, boiterie), pensez à contacter votre vétérinaire.
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