Soins. En valorisant les formations du GDS de leur département, Valérie et Vincent Bochard ont fait disparaître les fièvres de lait et réduit les frais vétérinaires.
Les changements de pratiques que nous avons mis en œuvre petit à petit dans notre troupeau reposent sur des choses basiques », notent Valérie et Vincent Bochard, éleveurs dans les monts du Beaujolais. Sur les taries, un gros travail a été effectué. Au cours du deuxième mois de tarissement (1), celui de la préparation au vêlage, les vaches taries et les génisses (3 à 5 par lot) sont désormais rentrées à l’étable, été comme hiver. Elles sont dans des cases paillées, spacieuses (au moins 10 m² par animal). Les cases sont curées chaque semaine et recouvertes de paille propre tous les deux jours. Une alimentation équilibrée en énergie, azote, fibre et minéraux est distribuée. Elle se compose pour un tiers de la ration des vaches (voir encadré), de 1 kg de céréales (orge et triticale), de 150 g de minéral spécial taries, de 70 mg de chlorure de magnésium et de bon foin à volonté.
« On surveille mieux les bêtes »
« Le foin est secoué matin et soir, précise Vincent. S’il est trop humide, on l’enlève. Il s’agit de stimuler la consommation des animaux. » Rentrer les animaux plus précocement représente davantage de travail : il faut pailler et nettoyer. « Mais on surveille mieux les bêtes et ces dernières sont dans l’ambiance du bâtiment, souligne Valérie. Les vaches et génisses s’habituent à vivre ensemble. Ce qui diminue fortement le stress lié à l’intégration dans le troupeau. Elles vêleront bientôt et entendent tous les bruits, ceux de la salle de traite en particulier. Mises en confiance, elles passent facilement en salle de traite. » Il y a encore quelques années, les vaches n’étaient rentrées qu’une semaine avant vêlage. Certaines mettaient bas parfois dehors dans la parcelle, où elles disposaient d’une auge et d’un râtelier de foin. Les génisses n’étaient pas toujours rentrées à l’avance. « Jusqu’en 2012, date de l’arrêt du troupeau caprin, on n’avait pas la place en bâtiment et on était moins disponibles, explique le couple. Il fallait s’occuper de deux troupeaux et de deux traites. Les veaux naissants n’avaient pas forcément le colostrum dans les deux heures qui suivaient leur naissance. C’est le cas aujourd’hui. Il y a toujours du colostrum au congélateur pour pouvoir intervenir rapidement. »
Pour apporter l’hiver plus de confort aux petits veaux, une solution peu onéreuse mais efficace a été trouvée : des niches collectives (230 € par niche pour trois veaux) sont installées l’hiver sur les aires paillées des cases à veaux. Ces abris les protègent des grands volumes d’air de la stabulation pendant les trois premiers mois de leur vie. Sur l’exploitation, il n’y a pas de passage par la case individuelle. « Comme on n’a pas de souci sanitaire, on ne ressent pas le besoin d’individualiser les veaux. »
« On soigne avec l’homéopathieet la phytothérapie »
Ces changements ont été bénéfiques pour le troupeau. « Alors qu’on avait 10 à 15 % de fièvres de lait, il n’y en a quasiment plus. Les non-délivrances sont devenues rares. On en a eu quelques-unes en 2015 car on avait laissé filer un peu les concentrés. » Depuis, pour éviter les dérives, Vincent vérifie plus fréquemment avec son peson les quantités distribuées.
Avec une bonne préparation au vêlage et des vaches ayant de l’appétit en début de lactation, les risques d’acétonémie et de mammites sont pratiquement inexistants. « Sur les veaux, il y a très peu de diarrhées. Les pertes sont faibles : un veau en 2016, sur une génisse qui a vêlé par l’arrière avec un retournement de matrice. On soigne avec l’homéopathie et la phytothérapie, mais on s’aperçoit que cela n’est pas nécessaire quand les besoins alimentaires et de confort sont respectés. »
Valérie et Vincent Bochard n’ont pas pour autant la prétention de tout maîtriser. « On a un troupeau sensible à la grippe. Les animaux l’attrapent quasiment tous les ans, sans conséquences fâcheuses toutefois. Avec un peu d’aspirine et de vitamines C, ils reprennent vite le dessus. S’ils n’étaient pas en forme, ils pourraient développer des pathologies pulmonaires. »
« Nous sommes en phase avec le plan Eco Antibio »
Le bon état sanitaire du troupeau repose sur beaucoup de petites attentions. « Nous ne faisons rien d’extraordinaire, que des choses basiques. Nous passons du temps dans l’étable à observer et à bichonner les animaux, mais nous en gagnons ensuite sans parler de l’intérêt économique (économie de traitements et d’interventions vétérinaires). Nous nous retrouvons naturellement bien en phase avec le plan Eco Antibio. Quand les lactations démarrent bien et que les veaux sont en bonne santé, on est plus sereins. »
(1) Le premier mois, elles sont soit en pâture, soit au foin avec une complémentation.
L’Europe cède sa place à l’Amérique du Sud sur le marché des broutards au Maghreb
Au Gaec Heurtin, l’ensilage de maïs 2025 déçoit avec seulement 9 t/ha
John Deere, Claas, made in France… À Innov-Agri, il pleut aussi des nouveautés
Maïs fourrage : « Un silo mal tassé monte rapidement à 15 % de freinte »
Le marché du lait Spot s’agite avec la rentrée
« Pas d’agriculture sans rentabilité ! », rappelle la FNSEA
Facturation électronique : ce qui va changer pour vous dès 2026
Quelle évolution du prix des terres 2024 en Provence-Alpes-Côte d’Azur ?
La « loi Duplomb » est officiellement promulguée
L’agriculture biologique, marginalisée d’ici 2040 ?