« La traite en épi à 30°, chacun y trouve son confort »

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Patrick, Nathalie et Hervé Outrebon traient dans une 2 x 12 postes en épi à 30° en sortie rapide.
Patrick, Nathalie et Hervé Outrebon traient dans une 2 x 12 postes en épi à 30° en sortie rapide. (©C.Hue)

Plusieurs trayeurs. La salle de traite en épi à 30° est le bon compromis aux tailles ­différentes des associés du Gaec du Logis. C’est l’un desy points-clés de leur confort.

Les associés, employeurs et salariés sont confrontés à ce souci : leur taille différente rend difficile d’adapter à chacun des postes de traite. À force de répéter des mauvais gestes et de se pencher, des douleurs aux épaules et au dos s’installent. S’ils ne traient pas ensemble, le plancher amovible de la fosse est une solution. « Ce n’est pas notre cas. Nous sommes toujours deux ou trois », dit Nathalie Outrebon, en Gaec, associée à son mari Patrick et son beau-frère Hervé, souvent aidés d’un apprenti. Elle mesure 1,63 m, ses associés 1,77 et 1,82 m.

« Les trayons sont face à nous et proches »

Ils n’ont pas opté pour une traite par l’arrière, qui oblige à tirer les bras ou à se pencher pour brancher les trayons avant si le quai n’est pas assez ou trop haut. « À la construction de la nouvelle salle de traite, en 2012, nous avons choisi le système en épi à 30°. Nous l’avons jugé plus confortable qu’à 50°. La MSA recommande des trayons à une hauteur comprise entre le coude et l’épaule. Nous ne respectons pas exactement cette consigne. La hauteur de quai de 85 à 90 cm selon la pente correspond à un trayeur de 1,76 à 1,85 m mais les trayons sont proches et face à nous, ce qui limite nos efforts et évite les torsions du bassin. » Après vingt-cinq années de traite, ils ne souffrent ni de tendinite à l’épaule ni du dos.

La contrepartie du placement des vaches en épi à 30° est un risque de coups de pattes. « Ils sont exceptionnels. Nos normandes sont calmes. De plus, la lice de sortie rapide les cale dans leur stalle », répondent-ils. Les pas entre chaque vache, une fois et demi plus larges qu’une TPA (1,20 m), sont une autre contrepartie. Résultat : la fosse de la 2 x 12 postes est relativement longue, 15 m contre 9 m pour une TPA. La traite à plusieurs limite heureusement les déplacements. Le Gaec ne néglige pas les autres éléments de confort (lire p. 100-101) : réduction du temps de traite par une sortie rapide des vaches, murs et toitures isolés, carrelage et escaliers antidérapants.

Claire Hue

© c.hue - c.hue

© C. Hue - Une mamelle accessible et visible. Travailler les bras en dessous ou à hauteur du cœur, c’est ce que conseille la MSA pour ne pas solliciter trop les épaules. La hauteur de quai de 85 à 90 cm étant plus adaptée à la taille d’Hervé qu’à celle de Nathalie, ces deux photos montrent qu’Hervé respecte mieux cette recommandation que son associée. Malgré tout, la mamelle face à Nathalie lui donne un accès aisé aux trayons, facilité par les six doubles-néons et des panneaux translucides dans la toiture qui les éclairent bien. Elle n’effectue pas de torsion du bassin. C. Hue

© C.Hue - Pompe à vide dans un local fermé. Le bruit du tank n’est pas amplifié par la pompe à vide qui est installée dans un local isolé (sur la photo à gauche : porte au fond de la laiterie). C.Hue

© C.Hue - À plusieurs, une fosse large et peu encombrée. Deux à quatre personnes traient dans la 2 x 12 postes. Pour qu’elles ne se gênent pas, le Gaec a construit une fosse un peu plus large : 2,20 m contre les 2 m habituels. Pour gagner en place et éviter d’éventuelles chutes, les bacs des lavettes individuelles sont suspendus sur un rail. Les coupelles de griffes se rabattent contre le mur pendant la traite. Les griffes ne sont pas désinfectées dans un seau entre deux traites, mais par un matériel de désinfection rapide. C.Hue

© C.Hue - Lever le bras le moins possible. Le Gaec a investi dans le décrochage automatique, mais surtout dans un système de déclenchement du vide au soulèvement de la griffe. La levée du bras pour appuyer sur le bouton d’actionnement est supprimée… ce qui économise 120 extensions. Quand les associés lèvent le bras, c’est pour ouvrir la lice de sortie rapide des vaches, soit huit à dix fois pendant la traite (photo) et, éventuellement, la porte de tri à la fin des couloirs de retour.C.Hue

© C.Hue - Privilégier le plain-pied et réduire les bruits. Le plain-pied entre la salle de traite et la laiterie est l’idéal. Il a deux avantages : le confort des trayeurs et moins de risques de chutes. En revanche, ils subissent le bruit du tank. C.Hue

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,1 €/kg net +0,05
Vaches, charolaises, R= France 6,94 €/kg net +0,02
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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