Dans la région Grand Est, les résultats de 2019 des exploitations laitières sont de nouveau en baisse, selon une étude prévisionnelle des chambres d’agriculture et de l’Institut de l’élevage (1).
La légère hausse du prix du lait (+2,9 %) n’a pas compensé la baisse du prix de vente des céréales (-11 à -17 %) cumulée au recul du produit viande (-1 à -2 %). « Mais la cause principale de la baisse de l’EBE est la sécheresse estivale, qui a maintenu le coût alimentaire à un niveau élevé », indique Cécile Goiset, conseillère à la chambre d’agriculture des Ardennes. En effet, dès la fin juin, les prairies ont grillé. La complémentation au parc est devenue nécessaire et les deuxième et troisième coupes derrière foin n’ont pu être réalisées. « Les conséquences sont d’autant plus marquées dans les élevages ayant eu recours aux achats extérieurs dans un contexte de hausse du prix des intrants. »
Baisse de l’EBE dans tous les systèmes
Dans le détail, la baisse d’EBE est moins importante dans les systèmes de polyculture-élevage, où les achats d’aliments ont pu être limités en augmentant les surfaces en maïs ensilé. Les herbagers et les laitiers spécialisés ont dû compenser le manque de fourrages par l’achat de maïs sur pied, de foin et de concentré. « Des trois systèmes étudiés, ce sont les polyculteurs qui dégagent le meilleur niveau d’EBE/UMO, mais ils mobilisent aussi beaucoup d’annuités et, finalement, le revenu disponible est équivalent à celui des éleveurs herbagers. » Très dépendants des rendements maïs (et du prix des concentrés), les laitiers spécialisés sont particulièrement touchés par la sécheresse, et les trésoreries sont fragilisées par deux années de déficit fourrager. Face à ce problème récurrent, tous les départements ne sont pas égaux : les Ardennes sont moins touchées que la Meurthe-et-Moselle, la Haute-Marne et les Vosges. Mais, dans tous les cas, les années 2018 et 2019 doivent amener à explorer toutes les pistes visant à renforcer l’autonomie : intégrer pleinement les coproduits dans la stratégie de l’exploitation, utiliser les Cipan pour l’affouragement du troupeau, implanter des prairies temporaires – et notamment de la luzerne, qui a bien résisté au sec en offrant trois coupes possibles cette année –, ou tout simplement réduire le chargement.
Jérôme Pezon
(1) Ces prévisions s’appuient sur les résultats des fermes du réseau d’élevage jusqu’en septembre 2019 et les indices Ipampa.
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