
Reproduction. Le test de gestation sur le lait a fait ses preuves en salle de traite. Des études montrent qu’il peut aussi bien fonctionner en traite robotisée.
Proposé depuis cinq ans par de nombreux organismes de conseil en élevage sous le nom de Gestadetect, le test de gestation Alertys, d’Idexx, a fait ses preuves en salle de traite. Les échantillons de lait sont prélevés lors du contrôle. Il n’y a donc aucune intervention supplémentaire, l’éleveur gagne du temps.
Le principe : la recherche de protéines spécifiques à la gestation, les PAG, produites par le placenta et détectables dans le lait à partir de 28 jours après l’insémination. Leur présence confirme que la vache est pleine à 99 % (sensibilité) et leur absence atteste qu’elle est vide, à 94 % (spécificité). Il existe différentes PAG et le test Idexx en détecte un panel particulier, d’où sa remarquable fiabilité.
Du fait de sa praticité et, donc, de sa fiabilité, Gestadetect s’est développé en élevage laitier. Il semblait toutefois moins adapté à la traite robotisée. Car la qualité du prélèvement est importante pour garantir le résultat ; or, avec certains robots, il existe un risque de mélange de laits.
Sensibilité à 100 %, spécificité à 91,5 %
Confirmer précocement la gestation est nécessaire dans les élevages robotisés, qui recherchent souvent une forte productivité laitière. Cela permet de réinséminer plus vite et donc de réduire les périodes improductives. On estime le manque à gagner d’une vache vide à 3-5 €/jour.
Autre particularité du robot de traite : bloquer les animaux pour réaliser des échographies va à l’encontre d’une libre-circulation des vaches permettant une bonne fréquentation du robot. Sans compter l’inconfort de celles qui piétinent lorsqu’elles sont en attente. En 2019, BCEL-Ouest a lancé une étude sur quatre élevages robotisés afin d’y tester l’utilisation de Gestadetect. Les statuts de gestation y ont été déterminés par le test sur des échantillons de lait. Ces résultats ont été comparés aux autres données des élevages (échographies, dates de vêlages) pour confirmation. Ils concernent 253 vaches.
La sensibilité de ces tests s’est élevée à 100 %, avec une spécificité à 91,5 %. Seuls 3,5 échantillons n’ont pas permis une conclusion et ont induit un nouveau test. Ce chiffre est comparable au niveau observé en salle de traite. « Quand le taux de PAG est très faible, on ne peut déterminer s’il se trouve en phase montante ou descendante, explique Laurence-Gabriel Lambert, directeur des ventes France chez Idexx. Cela peut traduire une gestation récente comme une mortalité embryonnaire. » Cette étude a été conduite sur trois élevages équipés de robots Lely (un A5, et deux A3 Next) et DeLaval (un VMS V300). Sur les robots Lely, le temps de vidange de la pompe à lait doit être élevé à au moins 9 secondes pour garantir la qualité de l’échantillon. L’étude a été comparée à des travaux similaires réalisés par Eilyps et Alliance 3CE (Alsace-Moselle) sur des robots Lely. Les résultats sont concordants en matière de sensibilité et de spécificité. Gestadetect est donc opérationnel sur les différentes générations de robots Lely et sur le V300 de DeLaval. Des études prévues sur d’autres marques ont été reportées du fait de la crise sanitaire.
La technique ne s’oppose pas à l’échographie
En routine, Laurence-Gabriel Lambert préconise de réaliser un premier test 28 jours après l’insémination, de façon à repérer rapidement les vaches vides. On sait que 10 à 15 % des vaches avortent entre 30 et 60 jours de gestation. Il est donc conseillé de réaliser un deuxième test entre 60 et 80 jours afin de s’assurer que la vache est toujours pleine. On peut aussi effectuer un test avant le tarissement, de façon à vérifier que la gestation est toujours en cours.
Par rapport à l’échographie, Gestadetect présente l’avantage de la simplicité. Il n’y a pas de manipulation des animaux, donc pas de stress ni de risque d’accident. La technique n’est pas invasive et ne peut pas provoquer d’avortement. En revanche, l’échographie tardive fournit des informations supplémentaires qui peuvent être utiles à l’éleveur. Il ne s’agit donc pas d’opposer les deux techniques. Elles sont comparables en matière de coût. À chacun de choisir en fonction de ses propres objectifs.
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