Au Gaec de la Côte en Seine Maritime, Marie Pelletier et Ghislain Leroux élèvent des Montbéliardes affichant 28 kg de lait et des taux moyens à 43/33. Depuis quatre ans, le couple génotype les génisses et axent la sélection vers la production laitière et la longévité dans un objectif d'améliorer encore leurs performances.
90 vaches dans le troupeau et aucune inconnue, elle les connait toutes ! Marie Pelletier n'a d'yeux que pour ses Montbéliardes. À 30 ans, la jeune femme non issue du milieu agricole conduit son troupeau d'une main de maitre, accompagnée de son conjoint Ghislain à Petit-Caux en Seine Maritime (76).
« En Montbéliarde, la sélection est de plus en plus axée sur le lait et ça nous convient. Dans le choix des taureaux, on recherche un mix entre le lait et une bonne mamelle. Vient ensuite le tempérament : on prend forcément un index +100. » Exemple de taureau récemment utilisé : Jombrik JB.
Forcément, dans ce sens, la viande est moins priorisée. Pour autant, l'éleveuse retrouve cette part de mixité dans la vente des animaux : « Les veaux mâles partent à 15 jours à 150 € en moyenne. Les réformes font en général 380 kg de poids vif, sans aucun engraissement. » C'est sur les taux que la plus-value est importante : près de + 30 €/1 000 l (TB/TP : 43/33).
Le couple est passé à l'IPE pour reprendre la main sur la reproduction. « C'est Ghislain qui insémine. On met du sexé sur les génisses et sur mes quelques vaches préférées. Le reste est inséminé en conventionnel, voire parfois du Blanc Bleu. On est en moyenne à 1,8 paillette par vache et 1,6 sur les génisses. On se fait accompagner par Jura Bétail pour le plan d'accouplement car les taureaux évoluent tellement vite avec la génomie. »
Les vêlages sont groupés de juin à décembre : « De cette façon, on n'a plus aucun veau à faire boire à partir de mars ; c'est la période la plus calme. À 18h30 après la traite par exemple, j'ai fini ma journée et je peux me consacrer à mes enfants », apprécie la mère de famille. « On commence à regarder les chaleurs dès le mois d'août pour inséminer à partir de septembre. Elles s'expriment très bien donc on n'a même pas besoin d'équipement. » Autre avantage soulevé par Marie : « L'été lorsque Ghislain se consacre à la moisson, j'ai beaucoup d'animaux taris donc moins à traire. »
Depuis quatre ans, ils génotypent toutes les génisses. « Cela nous aide à mieux sélectionner nos animaux. Depuis, on s'est amélioré en lait mais aussi en qualité de mamelle. » Cela aide aussi le Gaec pour la vente d'animaux : cette année, encore 15 petites génisses partiront pour d'autres élevages.
Un souffle nouveau dans l'élevage
« Il y a 10 ans, si on m'avait dit que je m'installerais, je n'y aurais pas cru », explique Marie. Étudiante à l'époque en filière générale, c'est en découvrant l'exploitation de son compagnon qu'elle est « tombée dedans ». Après un BPREA lui permettant d'accéder à l'installation, elle a pu prendre la suite de son beau-père parti en retraite en 2016.
La jeune femme a alors insufflé quelques changements dans les pratiques : « J'ai commencé par arrêter de donner de l'ensilage aux veaux. Ils sont désormais en ration sèche paille + concentrés. » Et Marie met un point d'honneur à tous les soigner, y compris les mâles : « C'est important pour moi de comprendre ce qu'ils ont et de tout mettre en œuvre pour que ça ne se reproduise plus. » Elle a déjà réalisé plusieurs antibiogrammes et testé plusieurs formules de soins. « On a aussi revu la nurserie et aujourd'hui, on ne soigne quasiment plus aucun veau. »
Son second objectif : faire vieillir les vaches. « Elles font actuellement quatre lactations de moyenne, mais pourraient faire plus. Et cela passe par les pattes et la mamelle. Mon but : plutôt que de choisir des taureaux à +1 000 en lait, baisser à +300 ou +400 mais viser une mamelle qui se tient mieux. »
Et enfin, un rêve plus qu'un projet : offrir une aire paillée à ses vaches. « Bien avant mon installation, le troupeau était en aire paillée mais Ghislain et son père ont opté pour des logettes dans la nouvelle stabulation. Si on pouvait revenir en arrière, j'y mettrai mon veto : je préférerais réduire les effectifs et repasser en aire paillée pour plus de confort et moins de problèmes de pattes. Mais bon, ça n'est pas pour tout de suite... », se résigne-t-elle.
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