Paroles de lecteurs L’année 2023 « moyenne » ou « bonne » selon les éleveurs. Et pour vous ?
Retour, en ce mois de janvier, sur l’année 2023. Selon un sondage réalisé sur le site, 77 % des éleveurs estiment qu’elle a été « bonne » ou « moyenne ». Qu’en pensent les lecteurs de Web-agri ?
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Pour oli86, l’année 2023 a été positive pour l’élevage bovin viande. Côté marché tout d’abord, « les cours se sont tenus. Les coûts de production ont certes à nouveau augmenté, moins cependant que le prix de la viande », justifie-t-il.
Bien en viande bovine
Concernant les récoltes, « elles ont été satisfaisantes en fourrages comme en céréales », poursuit ce lecteur, du moins en Poitou-Charentes précise-t-il, où se situe sa ferme.
Mais inquiétudes pour 2024
En revanche, la prochaine campagne l’inquiète, en raison de « la météo catastrophique de l’automne 2023 et des semis de céréales non terminés ». « Cela veut dire davantage de cultures de printemps, donc de nouveaux besoins d’appros, des rendements certainement inférieurs et des difficultés à trouver de la paille… »
Capitalisons quand ça va !
« Les années se suivent mais ne se ressemblent pas. Quand ça va, sachons capitaliser et ne pas surinvestir, conseille oli86. Toujours jouer les équilibristes, tel est le lot des agriculteurs. »
« Subjectif », « étonnant »…
Lulu trouve la question « subjective ». « Qu’est-ce qu’une bonne année ? », interroge ce lecteur. « Avec un même résultat net, elle peut être jugée bonne par une personne peu exigeante et mauvaise par quelqu’un de plus ambitieux », argumente-t-il.
Tout va bien ? !
Steph72 s’étonne des résultats du sondage de Web-agri. D’après 77 % des éleveurs, 2023 serait une année « bonne » ou « moyenne », révèle-t-il. « Donc tout va bien !!!, lance ce lecteur. Les producteurs sont trop payés, alors les industriels ont décidé de baisser le prix du lait !! »
Difficultés à investir
Momo pointe la difficulté à investir, dans du matériel notamment. Et ce n’est pas nouveau selon lui. « Je suis dans ma 10e année d’installation agricole, et je n’ai jamais fait d’investissements. Certes, aujourd’hui, je commence à respirer financièrement. Par contre, ça commence à coincer niveau équipement, pas pour les tracteurs et autres ferrailles, mais en bâtiments d’élevage, parcs de contention, parcs et clôtures pour les pâtures. »
En 2024, l’éleveur pense devoir « faire un choix » : « s’équiper pour faciliter le travail ou diminuer le cheptel pour être plus cool et encore plus proche des animaux. »
En réalité, il semble déjà savoir lequel : « La deuxième solution est la plus sage. D’un point de vue comptable, il est plus facile de limiter les charges en diminuant la production que d’investir pour, au passage défiscaliser, prendre des risques auprès des banques et avoir constamment la tête dans le guidon. […] »
Un mauvais cru
Steph72 met en cause « la suppression de l’avantage fiscal sur le gazole non routier » et évoque les manifestations d’agriculteurs en Allemagne qui pourraient déboucher sur « une grève générale ». « Comme en France, tous les corps de métier ont un ras-le-bol de la suradministration, des taxes en tout genre, des prix et revenus insuffisants », analyse-t-il.
« L’agriculture allemande a 10 ans d’avance sur celle de notre pays, en particulier en termes de restructuration d’exploitations. On voit où mène l’agrandissement en investissant à outrance ! », rétorque Massol.
Hausse des intrants et baisse du prix du lait
Didier considère aussi 2023 comme un mauvais cru, avec « l’augmentation des prix chez toutes les sangsues, qui gravitent autour de l’élevage ». Regardez « les très grosses ardoises » des éleveurs un peu partout, appuie-t-il.
Des éleveurs usés, endettés…
Bouboule se montre plus pessimiste : « Oh oui, l’élevage français est au top !! Tellement au top qu’il va y avoir de sérieux problèmes pour renouveler les éleveurs qui partent, bien avant les 10 ans annoncés !!! »
« Chez nous en Normandie, les troupeaux de plus de 100 vaches jettent l’éponge, tant la rentabilité est faible. Les producteurs sont usés physiquement, endettés… », témoigne-t-il, avant de conclure : « Demain, le camembert sera produit avec de la poudre de lait néo-zélandaise, bas carbone bien sûr après 85 jours de mer, et la viande, actuellement irlandaise et hollandaise, viendra d’Amérique du Sud. »
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