Expérimentation. En Normandie, la chambre d’agriculture compare différents matériaux utilisés pour recouvrir les chemins d’accès aux pâtures. L’étude s’intéresse au prix de revient et à l’évolution des revêtements dans le temps.
La ferme expérimentale de La Blanche Maison est située près de Saint-Lô, dans la Manche. Cette exploitation a renouvelé en 2017 ses chemins conduisant les laitières aux prairies en utilisant plusieurs matériaux sur des zones de test. Les techniciens de la chambre d’agriculture s’intéressent désormais au comportement des supports avec le passage régulier des animaux.
« Nous pratiquons un pâturage tournant dynamique, explique Laurent Clarys, directeur de la station. Les vaches vont au pré du 15 mars jusqu’à la mi-novembre. Il y a deux ans, la météo favorable nous avait permis de prolonger jusqu’au 15 janvier. Si la gestion de la pousse est primordiale, la valorisation de l’herbe réclame des chemins d’accès en bon état desservant l’ensemble des parcelles en toutes saisons. »
D’anciens caillebotis réutilisés
Cette expérimentation compare quatre matériaux (voir infographie) mis en œuvre sur de petites sections d’une trentaine de mètres linéaires chacune. La première fait l’objet d’un test original puisqu’elle a été « pavée » avec d’anciens caillebotis en béton provenant d’un bâtiment porcin désaffecté. Ils sont posés sur un lit de cailloux de calibre 0-120 mm et les interstices ont été comblés avec du sable. Les trois autres matériaux employés sont à base de calcaire, de galettes minérales et de sable lavé. Les zones de tests se situent à deux endroits différents : un secteur proche du bâtiment emprunté quatre fois par jour par le troupeau et une zone à l’autre bout du parcours que les vaches ne fréquentent qu’une semaine environ chaque mois.
Après deux saisons, les premiers résultats sont déjà disponibles.
« Chaque matériau a un prix qui varie selon l’approvisionnement local, souligne Laurent Clarys. Le calcaire testé dans cet essai provenait d’un autre département. Nous voulions tester ce produit même si, à grande échelle, le coût du transport serait prohibitif. Il est impératif de choisir un matériau provenant d’une carrière à proximité de l’exploitation. Dans cette logique, nous avons utilisé les anciens caillebotis car nous les avions sous la main. Ils n’ont pas bougé pour le moment, c’est donc une solution plus intéressante que de les mettre au rebut. Les sols à base de calcaire et de sable lavé se comportent également bien et aucune dégradation n’est à signaler. En revanche, dans la zone de galettes minérales où les passages sont fréquents, beaucoup de trous se sont formés. Le produit a, semble-t-il, pris assez rapidement l’humidité et la surface s’est dégradée. Dans le second secteur, beaucoup moins emprunté par les animaux, les galettes minérales ont très bien résisté. » Profitant de cette expérimentation, la ferme de La Blanche Maison a remis à neuf les 1 400 mètres de chemins permettant aux vaches d’accéder aux 25 ha de pâtures. En sortie de stabulation, le parcours passe désormais derrière les silos et les bâtiments. Le nouvel itinéraire est plus long d’une centaine de mètres, mais les vaches ne croisent plus le matériel ni le personnel.
Cet allongement a induit une augmentation du coût d’aménagement, mais la cour reste propre et les vaches ont un accès permanent aux prés. Il n’est plus nécessaire de tendre puis de ré-enrouler des fils électriques plusieurs fois par jour pour faire passer le troupeau.
Sortie de stabulation bétonnée
L’aménagement des quatre-vingts premiers mètres de chemin en sortie de la stabulation a été particulièrement soigné : béton au sol, murets d’une quinzaine de centimètres de chaque côté, pose de regards qui collectent l’eau et l’envoient vers la fosse des silos. « Bétonner le départ du parcours était obligatoire pour éviter d’avoir un bourbier permanent devant la stabulation, estime Laurent Clarys. Cette zone est très fréquentée et les animaux ont souvent tendance à bouser en sortant du bâtiment. Le béton est raclé régulièrement pour éviter les glissades. C’est un investissement au départ mais à long terme, l’éleveur s’y retrouve, tant sur la propreté que sur le bien-être des animaux. Je conseille de prévoir un passage d’au moins quatre à cinq mètres de largeur au départ du chemin, car les vaches sont souvent groupées quand elles sortent de la stabulation. Ensuite, trois mètres suffisent, voire un mètre, si le chemin ne sert pas aux engins agricoles. Par ailleurs, il est recommandé de passer le rabot une à deux fois par an pour enlever les bouses, et de reboucher rapidement les trous qui se formeraient. Entretenir le chemin est indispensable pour le maintenir en état à long terme. »
« Ensiler 38 ha de maïs, c’est rentrer l’équivalent de 75 000 € de stock »
L’Europe cède sa place à l’Amérique du Sud sur le marché des broutards au Maghreb
Au Gaec Heurtin, l’ensilage de maïs 2025 déçoit avec seulement 9 t/ha
John Deere, Claas, made in France… À Innov-Agri, il pleut aussi des nouveautés
Maïs fourrage : « Un silo mal tassé monte rapidement à 15 % de freinte »
« Pas d’agriculture sans rentabilité ! », rappelle la FNSEA
Quelle évolution du prix des terres 2024 en Provence-Alpes-Côte d’Azur ?
La « loi Duplomb » est officiellement promulguée
Pourquoi la proposition de budget de l’UE inquiète le monde agricole
Matériel, charges, prix... Dix agriculteurs parlent machinisme sans tabou