Données fiables. Dans quelques années, les mesures de hauteur d’herbe à l’herbomètre risquent fort d’être reléguées au rayon des antiquités. Testés dans un programme de recherche, les drones et satellites fourniront des données fiables de la parcelle.
Évaluer l’herbe disponible dans les prairies tout au long de la saison de pâturage est une opération délicate. D’une part, cela exige la disponibilité de l’éleveur, éventuellement équipé d’un herbomètre, pour parcourir ses parcelles. D’autre part, ces mesures au sol demeurent imprécises. La chambre d’agriculture de Loire-Atlantique a donc imaginé confier ce travail à un drone. Depuis 2014, elle utilise cet outil sur blé et colza en sortie d’hiver, afin de calculer les besoins en azote. Pour cela, le capteur multispectral embarqué sur le drone mesure la réflectance, c’est-à-dire la lumière réfléchie par la culture, dans quatre bandes (vert, rouge, red edge, proche infrarouge). Dans le cas des prairies, il s’agit de transformer les mesures de réflectance en tonnes de matière sèche d’herbe. Une première série de relevés a été réalisée, depuis 2014, sur les fermes expérimentales de Derval (Loire-Atlantique) et Thorigné d’Anjou (Maine-et-Loire). Les résultats sont prometteurs avec des coefficients de corrélation de 0,6 à 0,75 entre rendements mesurés au sol et ceux estimés à l’aide du drone.
Images satellite tous les cinq jours
Pour affiner la définition de l’algorithme à partir d’une grande quantité de données, un programme de trois ans, financé par le Casdar, a démarré en 2017. Depuis mars et jusqu’à l’été, le drone survolera chaque semaine à Derval un dispositif de 110 microparcelles (représentant divers types de prairies), ainsi qu’une dizaine de prairies pâturées. En parallèle, des mesures de hauteurs d’herbe seront effectuées toutes les semaines, ainsi qu’une récolte des microparcelles une fois par mois. Enfin, les satellites Sentinel 2A et 2B enregistreront des images tous les cinq jours.
Des mesures auront lieu aussi dans d’autres fermes expérimentales afin de prendre en compte la variabilité des contextes pédoclimatiques et des types de prairies. « Dans le futur, nous pouvons imaginer que l’éleveur connaîtra chaque semaine le tonnage d’herbe présent sur ses parcelles, grâce au drone ou au satellite, explique Marc Fougère, responsable de la ferme de Derval. Cela l’aidera à décider dans quelle parcelle il doit envoyer ses vaches en priorité, ou quelle prairie mérite d’être fauchée. Il pourra planifier facilement son pâturage sans risque de gaspillage. » Les données de biomasse collectées pourraient aussi, à terme, alimenter le logiciel Pâtur’Plan de l’Inra, fonctionnant pour le moment à partir de hauteurs d’herbe.
Autre avantage avancé par Marc Fougère : le gain de temps significatif au niveau des dispositifs régionaux de suivi de pousse de l’herbe pour le conseil aux éleveurs. Plutôt que de déplacer chaque semaine des techniciens avec un herbomètre, le travail serait effectué automatiquement avec le drone ou le satellite. Lors du vol réalisé le 11 avril à Derval, le drone a pris 500 photos sur 28 ha en vingt minutes. Une collecte équivalente avec un herbomètre prendrait plusieurs heures. Le projet Herdect évaluera l’acceptabilité de ces technologies par les éleveurs. Dès 2018, un échantillon d’exploitations aura accès à des données de biomasse d’herbe issues de la télédétection. Elles seront étudiées afin d’identifier les atouts et les freins de l’usage de ces informations.
« Ensiler 38 ha de maïs, c’est rentrer l’équivalent de 75 000 € de stock »
L’Europe cède sa place à l’Amérique du Sud sur le marché des broutards au Maghreb
Au Gaec Heurtin, l’ensilage de maïs 2025 déçoit avec seulement 9 t/ha
John Deere, Claas, made in France… À Innov-Agri, il pleut aussi des nouveautés
Maïs fourrage : « Un silo mal tassé monte rapidement à 15 % de freinte »
« Pas d’agriculture sans rentabilité ! », rappelle la FNSEA
La « loi Duplomb » est officiellement promulguée
Quelle évolution du prix des terres 2024 en Provence-Alpes-Côte d’Azur ?
Biométhane ou électrique, les alternatives au GNR à l’épreuve du terrain
Facturation électronique : ce qui va changer pour vous dès 2026