Bien identifier les parasites des bovins

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Mieux vaut bien identifier les parasites des bovins pour élaborer un plan de gestion (qui s'accompagnera ou non d'un traitement).
Mieux vaut bien identifier les parasites des bovins pour élaborer un plan de gestion (qui s'accompagnera ou non d'un traitement). (©Terre-net Média)

La gestion du parasitisme chez les bovins repose sur une approche intégrée combinant des mesures préventives, un diagnostic précis et des traitements adaptés. Un suivi régulier, notamment par des coprologies, permet de rationaliser l’usage des traitements antiparasitaires et de prévenir l’émergence de résistances.

Les bovins porteurs de parasites vont présenter des carences, des retards de croissance ou des pertes de production. L’immunité étant affaiblie, les animaux seront également plus sensibles aux maladies. Il est donc essentiel de gérer au mieux la pression parasitaire dans l’élevage pour limiter les pertes économiques et maintenir la santé des troupeaux. Pour cela, il faut pouvoir identifier les parasites. Ils peuvent être classés en deux catégories :

- Les parasites externes : agissant à la surface de la peau et dans le pelage ;

- Les parasites internes ou plus classiquement les « vers » : ceux-ci colonisent le système digestif, les poumons, le sang ou d’autres organes.

Gestion des parasites externes

Les principaux rencontrés sont : les poux, la teigne et les gales. Leurs principaux points communs : les lésions du cuir qu'ils provoquent et leur importante présence en hiver, lorsque les animaux sont regroupés en bâtiment. Les poux et les gales provoquent initialement des démangeaisons, contrairement à la teigne.

Les poux

Les poux sont des insectes qui vivent à la surface de la peau. Deux types de poux peuvent être distingués. En effet, il est important d’identifier s’il s’agit de poux broyeurs ou de poux piqueurs pour ajuster le traitement :

- Les poux broyeurs se nourrissent de débris cutanés et causent des démangeaisons modérées. Les animaux infestés présentent un pelage terne, ébouriffé et des zones de perte de poils.

- Les poux piqueurs se nourrissent de sang, provoquant des irritations cutanées intenses, des anémies et des baisses de productivité.

En ce qui concerne la gestion, les traitements de type « pour-on » sont efficaces contre les deux types de poux tandis que les traitements insecticides en pulvérisation n'agissent que sur les poux broyeurs. Pour être efficace, il faut traiter tout le lot affecté, ou les mères, avec un « pour-on ». Il n’est pas utile de traiter le bâtiment car les poux survivent principalement sur l’animal. Une inspection régulière, notamment en période hivernale, permet d’intervenir rapidement avant que l’infestation ne s’étende.

La teigne

Les teignes sont des mycoses cutanées. La plus commune et la plus connue est la teigne à Trichophyton verrucosum. Elle se manifeste par des dartres (dépilations rondes), souvent localisées sur la tête, le cou et les flancs des jeunes animaux. Bien que les lésions disparaissent souvent spontanément en six à huit mois grâce à l’immunisation naturelle de l’animal, les spores du champignon résistent plusieurs années dans le milieu extérieur, favorisant la ré-infestation.

Pour éviter la contamination, les mesures de biosécurité suivantes sont essentielles :

- Ne pas introduire de bovins porteurs de dartres, et mettre en quarantaine les bovins introduits pour observer l’apparition de symptômes.

- Changer de tenue pour tout intervenant venant de passer dans un autre élevage

- Maintenir une bonne ventilation des bâtiments (sans courant d’air) pour réduire l’humidité et améliorer le confort sanitaire.

Un vaccin existe : il protège les animaux sains et permet de diviser par deux le temps de guérison des animaux atteints (pour plus de renseignements : contactez votre vétérinaire sanitaire). La teigne est transmissible à l’homme, les lésions se guérissent correctement avec une pommade antimycosique. Consultez votre médecin en cas de doute.

Les gales

Les gales sont causées par des acariens qui vivent et se reproduisent sous la peau des bovins. Les acariens creusent des tunnels dans l’épiderme, provoquant des démangeaisons sévères, des croûtes et un épaississement de la peau. Les conditions sombres, mal ventilées et humides des bâtiments d’hiver favorisent leur propagation.

Il existe trois types de gales :

- Gale sarcoptique (Sarcoptes scabiei) : extrêmement prurigineuse, cette gale est difficile à éradiquer. Elle touche principalement la tête, le cou et le dos des animaux.

- Gale choroptique (Chorioptes bovis) : moins sévère, elle affecte souvent les membres postérieurs et le bas-ventre.

- Gale psoroptique (Psoroptes ovis) : cause des lésions épaisses et croûteuses, principalement sur le dos et les épaules.

Avant d’entamer un traitement, il est important de confirmer la présence de gales par des examens cliniques ou des grattages cutanés. Les acaricides (injections), les pour-on et les bains antiparasitaires sont efficaces contre cette pathologie.

Gestion des parasites internes

Piroplasmose (ou babésiose) : un parasite du sang

La piroplasmose est une affection parasitaire transmise par les tiques. Une fois dans le sang des bovins, le parasite se multiplie dans les globules rouges provoquant ainsi leur éclatement et par conséquent, provoquent l’infection de nouveaux globules rouges qui éclatent à leur tour. Les bovins infectés par la piroplasmose peuvent émettre des urines foncées et mousseuses appelées “pissements de sang” : c’est un signe caractéristique de la piroplasmose.

Un premier levier pour prévenir cette maladie est de gérer les tiques : il est important de traiter les animaux avec des acaricides et de maintenir une gestion stricte des zones de pâturage. Un second levier peut être d’immuniser les animaux à cette maladie en réservant les prairies à piroplasmose à de jeunes animaux non gestants.

Le traitement des animaux atteints doit être le plus précoce possible : contactez votre vétérinaire sanitaire pour plus de questions à ce sujet.

Grande douve du foie

Ce parasite envahit le foie et les canaux biliaires des animaux, provoquant une perte de poids, une réduction de la croissance et des baisses de production laitière.

La gestion de la grande douve passe notamment par de la prévention, en limitant notamment l’accès aux zones humides où les mollusques hôtes se développent. La coprologie permet de vérifier la présence de ce parasite afin de raisonner les traitements. Des anthelminthiques, spécifiques contre les douves, existent et sont d’autant plus efficaces si le calendrier, basé sur les cycles saisonniers de ces parasites, est respecté.

Paramphistomose

Ce parasite infecte le rumen et les intestins des bovins, entraînant diarrhée, anorexie et déshydratation. Les coprologies permettent de vérifier l’infestation en identifiant les œufs dans les selles. Des traitements spécifiques sont disponibles, mais une bonne gestion de pâturage reste la clé pour minimiser l’infection.

Strongyloses

Ces parasitoses incluent divers nématodes (vers ronds) qui infectent l’intestin, causant des diarrhées, des pertes de poids et des baisses de performance. Évitez les traitements systématiques pour limiter le développement de résistances. Il est préférable d’opter pour un traitement raisonné, basé sur des coprologies régulières. En prévention, alterner les zones de pâturage et pratiquer des fauches régulières permet de diminuer la charge parasitaire.

Coccidioses

Les coccidioses, causées par des protozoaires du genre Eimeria, affectent surtout les jeunes bovins. Elles provoquent des diarrhées sanglantes, une déshydratation et des retards de croissance. En termes d’hygiène, il est important d’entretenir la propreté des zones, en limitant l’accès à l’eau contaminée. Des anticoccidiens sont disponibles en préventif et curatif pour gérer les épidémies.

Cryptosporidiose

La cryptosporidiose est une parasitose intestinale causée par des protozoaires du genre Cryptosporidium, touchant principalement les jeunes bovins, notamment les veaux entre une et trois semaines d’âge. Elle provoque des diarrhées sévères, pouvant entraîner une déshydratation rapide et un retard de croissance. Les veaux sont particulièrement vulnérables dans les environnements humides et mal entretenus, car ce parasite est très résistant dans le milieu extérieur et peut survivre plusieurs mois. Elle se propage souvent par les sécrétions et excrétions des animaux infectés, par contact direct, ou encore à travers les pâturages et les points d'eau.

La gestion de la cryptosporidiose peut notamment reposer sur la prévention et l’hygiène. Voici quelques mesures clés :

- Assainir les bâtiments

- Éviter la surpopulation

- Renforcer l’immunité par l’ingestion d’un colostrum de qualité dès les premières heures de vie du veau.

Il existe un vaccin depuis l’été 2024, des traitements curatifs et préventifs existent également. En cas de doute ou lors d’apparition d'épisodes de diarrhées néonatales, n’hésitez pas à consulter votre vétérinaire pour mettre en place des mesures adaptées.

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