
Foin ventilé en vrac en montagne ou foin ventilé et céréales ? Les choix sont diversifiés mais permettent d’avoir sur l’exploitation une autonomie alimentaire, tant recherchée par les éleveurs bio. La preuve par l’exemple.
![]() Bien raisonner son système pour être performant... (© Terre-net Média) |
Foin ventilé en vrac en montagne
L’exploitation de 115 ha est située entre 1100 et 1300 m d’altitude. Elle compte 31 vaches laitières produisant en moyenne 5.600 l/vache, soit un quota de 160 000 litres en AOC Bleu de Gex. Le chargement est de 50 UGB, avec 26% de renouvellement. L’éleveur produit 180 t de foin ventilé à froid et achète 15 t de concentré, pour apporter en moyenne 484 kg/VL de concentré soit l’équivalent de 86 g/l de lait. « Cette exploitation vend son lait 410€ pour 1000 litres, soit un produit brut de 103 000 € et un EBE de 57 000 € correspondant à 56% du produit brut. »
Pour réaliser cette performance, l’exploitant s’appuie sur une gestion fine du pâturage, avec 2 mois d’estive, un cloisonnement journalier et le nettoyage des pâtures par les génisses et les vaches taries. Il apporte en outre du foin à volonté, en vendant le surplus les années excédentaires. « L’éleveur valorise également les ressources locales, c’est-à-dire la surface fourragère, et le lactosérum de la fromagerie, apporté aux génisses. » Par ailleurs, il réduit les charges, en n’amenant aucun engrais et en réduisant les achats de concentrés, chers en AB. Enfin, il étale les vêlages en évitant la période des foins.
Foin ventilé et céréales
Il existe plusieurs variantes de ce système : foin vrac ou balle ronde avec séchage pour sécuriser la récolte, avec betteraves fourragères et avec ou sans cultures de blé. En générale, la partie labourable est assolée, avec une rotation de 3 à 5 ans de prairies temporaires et 2 à 3 ans de mélanges céréales et pois. « Ce système présente une très bonne cohérence et fait vivre un travailleur pour 150 000 litres de lait, ou 250 000 litres pour un couple. » En moyenne, le chargement est de 0,8 à 0,9 UGB/ha, avec des besoins compris entre 900 et 1300 kg/VL de concentré, soit 150 à 200 g/j.
« La ration est en général composée d’un tiers de regain ventilé et de deux tiers de foin, complémentés par les mélanges céréales et pois. Le tout permet une production de l’ordre de 5.500 à 6.300 l par vache, sans achat supplémentaire de tourteaux. Les seuls achats que s’autorise l’éleveur sont des minéraux. La taille est produite mais est parfois insuffisante : dans ce cas, les achats apportent le potassium manquant. Dans ce système, pour avoir un bilan minéral équilibré, il est souhaitable d’apporter de 10 à 15 unités de P2O5 par an. Enfin, les prairies temporaires, riches en légumineuses, assurent quantité, qualité et souplesse de la ration. »
Ce système se rencontre classiquement dans les exploitations situées en moyenne à 300 m d’altitude, souligne Roland Sage en présentant l’exemple d’une entreprise de 69 ha, composée de 26 vaches laitières produisant en moyenne 6100 l/vache, soit un quota de 140 000 litres en Comté. Les prairies permanentes représentent 26 ha, les prairies temporaires, 25 ha, le tout complété par 18 ha de céréales. L’éleveur amène 1 tonne de concentré par vache laitière, soit l’équivalent 164 g/l de lait. « Cette exploitation vend son lait 470 € pour 1000 litres, soit un produit brut de 100 000 € et un EBE de 45 000 € correspondant à 45% du produit brut. »
Pour réaliser cette performance, l’exploitant dispose de suffisamment de terre labourable pour mettre en œuvre une bonne rotation, garantissant une bonne productivité des prairies. « En outre, il s’appuie davantage sur une stratégie ‘protéines par hectare’, en raisonnant l’apport de protéines via le maïs, les céréales et les pois, ce qui lui permet de ne pas gaspiller le concentré sous-prétexte qu’il est autoproduit ! »
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