Traiter sur place son lisier ou l’envoyer dans le canton voisin, que vaut-il mieux faire ? L’Inra s’est penché sur la question ! Contrairement aux idées préconçues, les analyses de cycle de vie des deux scenarii, favorisent le partage.
![]() Le lisier préfère voyager ! Celui-ci a fait 50 km! (© Terre-net Média) |
L’analyse de cycle de vie, de deux scenarii de gestion du lisier, amène à la conclusion suivante : il vaut mieux transférer les effluents que les stocker.
Dans le contexte législatif de la mise en place de zones d’excédent structurel (Zes), les exploitations dépassant un seuil de production d’azote défini pour chaque canton doivent mettre en place des solutions de gestion des effluents. Les Zes sont des zones correspondant aux cantons dont la charge en azote d’origine animale est supérieure au plafond de 170 kg par an et par hectare épandable.
Deux possibilités ont ainsi été étudiées par l’Inra : le traitement des effluents sur place et leur transfert vers un autre canton où la pression azotée est inférieure à 140 kg par hectare. Ces études ont été réalisées par l’unité mixte « Sol, Agro et hydrosystème, Spatialisation « de Rennes.
Le transfert de lisier permet de l'utiliser en substitution des engrais azotés
Les résultats montrent que la performance environnementale du scenario « transfert » est meilleure que celle du scenario « traitement », et ce pour tous les indicateurs choisis (eutrophisation, acidification, changement climatique et utilisation d’énergie non-renouvelable. En effet, les émissions de gaz sont plus importantes pendant le stockage des composés. Or, l’émission d’ammoniac (NH3) contribue fortement à l’eutrophisation et à l’acidification des milieux. Concernant le changement climatique, c’est le méthane émis (CH4) qui y contribue le plus fortement. Du CO2 et du N2O sont également émis, mais leur contribution au changement climatique est très faible en comparaison de l’impact du méthane.
L’Analyse de Cycle de vie, qu’est-ce que c’est ?L’Analyse de cycle de vie est une méthode quantifiant les impacts potentiels d’un produit ou d’une activité en termes d’émissions vers l’air, l’eau et les sols. L’utilisation d’énergie et de matériaux est également prise en compte. Elle peut être utilisée pour comparer les impacts potentiels de deux techniques.
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Etonnant ? Pas tant que ça ! Lorsque le lisier est transféré dans un autre canton, outre l’impact lié au transport, il est simplement épandu. Ce dernier est ainsi utilisé en substitution d’engrais azoté. Or, ces derniers sont responsables d’un fort impact environnemental que ce soit en terme énergétique ou climatique.
Mieux vaut quelquefois partager que rester dans ses... effluents
Dans les conditions de l’étude, le lisier peut ainsi être transporté jusqu’à 87 km, en maintenant une balance énergétique nulle. D’autre part, il n’y aura pas non plus de trop forte incidence sur l’eutrophisation, l’acidification et le changement climatique, puisque que les impacts principaux sur ces paramètres ont lieux lors du stockage. En revanche, si lisier est traité sur place, il doit être stocké, transporté à la station de traitement, traité biologiquement, puis épandu. Au final, il est donc préférable pour l’environnement de transporter le lisier excédentaire vers un autre canton déficitaire, que de le stocker sur place.
L’Inra conclut cette étude en soulignant « l’intérêt agronomique des effluents d’élevage en substitution des engrais minéraux de synthèse. » Cependant, l’institut met en garde contre une généralisation hâtive de ces conclusions obtenues dans un contexte spécifique et dans des conditions spécifiques.
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Pour en savoir plus : Retrouvez le communiqué complet de l'Inra, Evaluation par Analyse de cycle de vie de deux modes de gestion du lisier, en cliquant ICI |

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