Au-delà de l’aspect "qualité de vie", il s’avère que le passage a une traite par jour présente également un intérêt zootechnique et technico-économique. Néanmoins, un certain nombre de précautions sont à prendre avant de partir sur la mono-traite pour espérer obtenir des résultats économiques optimums.
Ces intérêts zootechniques et technico-économiques seront d’autant plus importants pour les exploitations qui ne produisent du lait qu’à partir de fourrages. Cette technique permet en effet d’éviter de forts déficits énergétiques par une limitation des niveaux de production en début de lactation.
Première des précautions à prendre : s’assurer que le troupeau est sain en cellules avec des niveaux inférieurs à 150.000-200.000 cellules/ml et plus de 85% des vaches inférieures à 300.000 cellules/ml, comprenez sans soucis majeur au niveau mammites. Dans tous les cas, l’éleveur devra rester attentif aux résultats cellules et mammites sans pour autant paniquer si ces taux augmentent. En effet, au démarrage de la mono-traite, il n’est pas rare d’assister à une montée de cellules qui se stabilise par la suite. La plus grande difficulté à ce stade consiste peut être à ce que l’éleveur accepte cette augmentation et les pénalités qui en découlent. Pas de panique car ce niveau cellulaire doit revenir à la normal lors de la reprise des deux traites quotidiennes.
Maintenir la traite du matin
Les essais menés par les stations d’expérimentation ont montré que les vêlages groupés constituaient un atout dans le passage à la mono-traite, notamment sur des vaches ayant des productions en baisse : en effet, les mamelles sont moins sollicitées et l’impact sur l’effectif global du cheptel est limité à sa plus simple expression.
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Ensuite, il est conseillé de maintenir la traite du matin et de supprimer celle du soir, quitte à l’allonger un peu surtout les premiers jours, pour bien surveiller le troupeau. Les éleveurs ayant pratiqué cette technique ont observé que les vaches avaient tendance les 2-3 premiers jours à meugler mais qu’elles cessaient rapidement après s’être habituées. La raison avancée est une gêne liée à la pression dans la mamelle. Des analyses de stress par dosage de cortisol n’ont pas mis en évidence une augmentation de ce dernier, traduisant une bonne adaptation des animaux à ce changement. Ils expliquent aussi que les pertes de lait au niveau du pis sont plus fréquentes, en particulier avec des vaches en début de lactation et rapides à traire.
Compte tenu de ces pertes de lait, il est important de vérifier l’état des litières : pensez dons à utiliser des litières asséchantes. Mais dans la majorité des cas, les vaches sont dehors donc le problème ne se pose pas souvent.
Côté alimentation, la mono-traite estivale a le mérite d’utiliser au maximum les pâturages. Au démarrage, certains éleveurs des pays de la Loire mettent même les vaches sur des fins de parcelles afin d’abaisseur la production laitière. Dans tous les cas, il convient de tenir une conduite alimentaire économe, soit au pâturage sans apports de concentrés, soit avec distribution de fourrages et de concentrés complémentaires, mais en réduisant les quantités de ces derniers.
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