Un retrait direct sur les primes pour un registre d’élevage mal tenu. Une menace à prendre au sérieux. D’autant qu’elle est facile à gérer : quelques documents bien remplis et une rigueur quotidienne suffisent à se sortir indemnes des futurs contrôles.
« Le registre d’élevage bovin est loin d’être nouveau en soi », rappelle Régis Laffay, conseiller spécialisé en production bovins viande de la Chambre d’agriculture de l’Eure. « Mais en juillet 2004, il a été décidé que des contrôles auraient lieu et il a été acté le fait que la transgression pourrait donner lieu à des amendes pouvant atteindre 1.500 €. » Les sanctions financières se font sentir dès le premier point de pénalité observé. « Le tout premier point de pénalité donne lieu à au moins 1 % de retrait sur les primes », précise Régis Laffay.
Gérer son troupeau avec encore plus de performances
La plupart des éleveurs craignent beaucoup ces contrôles. En entrant dans le champ de la conditionnalité des aides Pac, le registre d’élevage place chaque exploitation dans la position d’une démarche qualité. La tenue du registre d’élevage s’apparente à une certification qui concernerait chaque élevage bovin.
Aucune nouveauté réelle en globalité mais quelques précautions et une rigueur quotidienne doivent au contraire permettre à chaque exploitant de tirer profit d’une possibilité de gérer son troupeau avec encore plus de performances.
« Un premier conseil », délivre Régis Laffay : « Il serait dommage que les éleveurs se fassent pénaliser pour deux fiches qui doivent être réalisées une fois pour toutes et présentes dans le registre d’élevage, ce qui est aujourd’hui rarement le cas. La première doit présenter les caractéristiques de l’exploitation. L’autre, intitulée encadrement zootechnique de la production, précise qui intervient sur l’élevage. »
Exiger des ordonnances complètes
« Les éleveurs gèrent généralement correctement les mouvements des animaux et conservent les notifications de mouvements, passeport et bons d’enlèvement équarrissage », constate Régis Laffay. « Ne sont pas toujours conservées, en revanche, les ordonnances vétérinaires. Et les éleveurs vont devoir exiger, quand ce n’est pas le cas, des ordonnances complètes de la part de leur praticien, comprenant le numéro de l’animal, la date d’intervention, le délai d’attente, la signature,… »
« Autre oubli parfois constaté », fait remarquer le technicien, « la mention de la date d’intervention au dos du passeport d’un bovin adulte ». Et de rappeler que lors de tout achat d’un animal adulte sur une exploitation, il convient de reporter au dos du passeport la date d’entrée sur l’élevage.
Tenue du cahier sanitaire
La tenue du cahier sanitaire est certainement le point qui va demander le plus d’efforts et de vigilance de la part des exploitants. Les éleveurs qui étaient déjà engagés dans des chartes de bonnes pratiques ou des démarches qualité sont déjà tenus de consigner toutes les interventions et tous les traitements intervenus sur les animaux. Pour les autres, il suffit d’une organisation adaptée, facile à mettre en œuvre. « Avec le GDS (Groupement de défense sanitaire) de l’Eure, nous proposons une méthode et des outils », informe Régis Laffay. « Même si on doit enregistrer sur un document spécifique les événements sanitaires, une première saisie peut être faite par l’exploitant dans un carnet qui tient dans sa poche. Certains enregistrent déjà ces informations directement sur leur ordinateur. Mais la majorité auraient besoin d’un système pour organiser la saisie d’information au jour le jour, pour ensuite ne faire que reporter les interventions en fin de semaine sur le cahier sanitaire », conseille Régis Laffay.
S'avérer utile à la gestion sanitaire du troupeau
Parfois vécu comme une contrainte administrative, le cahier sanitaire peut pourtant s’avérer utile à la gestion sanitaire du troupeau. « C’est un outil parfois sous exploité dans sa capacité sanitaire », développe le conseiller. « L’historique des traitements sert à la fois l’éleveur et le vétérinaire, avec une mémoire irréprochable. Je me rappelle d’un problème respiratoire constaté sur des veaux de 15 jours. Une récidive a été observée sur plusieurs de ces animaux six mois plus tard. C’est le cahier sanitaire qui a rappelé à l’éleveur qu’ils avaient déjà eu un problème à six mois, dont personne ne se rappelait sur l’exploitation. Cela conduit à mieux adapter la durée de traitement ou le type d’antibiotique utilisé. »
Régis Laffay se veut tout de même rassurant quant à la première année de contrôle. « Pour 2005, il semblerait que les contrôles ne portent que sur la partie mouvements des animaux. Et je pense qu’il y aura un assouplissement cette année, des avertissements pouvant remplacer des pénalités pour des anomalies dites mineures. »
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