Les ambitions gouvernementales sur le biogaz sont toujours aussi larges. En 2013, elles annonçaient 1 000 méthaniseurs à la ferme pour 2020. Avec 340 unités en 2018, nous en serons loin. La méthanisation reste une filière en émergence. Et rappelons que 93 % du gisement méthanisable est présent physiquement dans les exploitations agricoles. La nouvelle politique de rachat de l’électricité, établie fin 2016, avait donné un nouvel élan aux projets agricoles : revalorisation du tarif de base, allongement de la durée des contrats, simplifications administratives, etc.
Mais à partir de 2018, le tarif baisse de 2 % par an. Plus inquiétant, l’Ademe, qui distribue les aides publiques destinées à soutenir la filière biogaz, annonçait tout récemment « qu’il n’était plus question d’accompagner l’essor de la méthanisation par des subventions ». Entendez, les enveloppes budgétaires sont devenues insuffisantes.
Ces subventions, qui représentent entre 20 et 30 % de l’investissement, sont indispensables aux projets agricoles. Autre point noir, notamment pour les éleveurs de bovins, l’Ademe impose encore de valoriser la chaleur produite par la cogénération pour accéder à ses crédits.
Appropriation opportuniste
« Avec des trésoreries exsangues, les éleveurs ont besoin de ces subventions. Il faut puiser dans l’enveloppe des 17 md€ destinés à la transition énergétique. Nous demandons aussi l’appui de la Banque publique d’investissement pour des prêts subordonnés », insiste Bertrand Guérin, vice-président de l’Association des agriculteurs méthaniseurs de France (AAMF). Les éleveurs butent également sur des coûts d’investissement trop élevés, en particulier pour les unités de petites et moyennes puissances, seules accessibles aux projets individuels : 9 000 € du kWe installé, c’est trop. Autant de freins qui laissent peser une nouvelle menace : l’apparition d’investisseurs opportunistes qui s’approprieraient le gisement agricole pour capter toute la valeur ajoutée de la méthanisation.
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