
Alerte. Les lésions constatées laissaient envisager deux hypothèses : fièvre aphteuse ou FCO. Ce ne fut ni l’une ni l’autre et l’origine de l’affection reste un mystère.
Le vendredi 9 avril 2021, je suis appelé afin d’examiner une vache laitière prim’holstein malade. À mon arrivée, je suis déjà surpris en la voyant de loin : son mufle me paraît très rouge. Je me rapproche et en effet le mufle présente une érosion marquée. Je discute alors avec l’éleveur : c’est une vache multipare, qui a vêlé il y a environ six mois et présentant un abattement et une baisse de la production lactée depuis quelques jours. Il a fait beau la semaine précédente et l’ensemble du troupeau de vaches en lactation a pâturé à proximité immédiate du bâtiment dans une prairie permanente essentiellement composée de graminées.
Je réalise alors l’examen clinique de la vache. Elle présente une note d’état corporel de deux sur cinq, une température rectale de 39,3 °C, une baisse de la fréquence et de l’intensité des contractions ruminales. L’auscultation cardio-pulmonaire est sans anomalie. L’examen par palpation transrectale ne révèle pas d’anomalie. Les zones de peau recouvertes de poils sont sans anomalie, que le poil soit blanc ou noir. Je poursuis par un examen minutieux de la cavité buccale avec extériorisation de la langue. Je découvre alors deux ulcères sur la langue.
Les hypothèses de diagnostic face à ce cas individuel : photosensibilisation primaire ou secondaire ; fièvre catarrhale ovine ; IBR ; fièvre aphteuse ; stomatite papuleuse ; coryza gangréneux ; BVD.
Nous décidons alors d’inspecter les autres vaches aux cornadis : plusieurs présentent le même type de lésions sur le mufle… L’élevage se situent dans une zone indemne d’IBR depuis plus de dix ans, sans moutons à proximité, aucune introduction n’a eu lieu les douze derniers mois, les prélèvements auriculaires de cartilage pour analyse BVD sont négatifs depuis quatre ans (y compris pour la vache malade) et en l’absence de lésions sur les zones de peau recouvertes de poils blancs, mais face à des cas multiples, les deux hypothèses restantes de diagnostic sont la FCO ou la fièvre aphteuse. Décision est alors prise de contacter immédiatement la Direction départementale de protection des populations (DDPP) de Meurthe-et-Moselle dont dépend cet élevage afin d’informer les services vétérinaires de la suspicion de fièvre aphteuse. Après envoi de photos de ce cas et discussion téléphonique avec la chef des services vétérinaires et la référente en fièvre aphteuse de l’Anses, cette hypothèse est exclue et nous conservons celle de fièvre catarrhale ovine.
La DDPP 54 prend alors financièrement en charge la recherche virologique par PCR sur les cinq vaches présentant les lésions du mufle les plus importantes. Je réalise les prélèvements et je les envoie au laboratoire vétérinaire départemental. La vache malade reçoit un traitement anti-inflammatoire afin de diminuer la symptomatologie, la fièvre et la douleur. Un antibiotique est administré afin de limiter les surinfections bactériennes des lésions buccales et du mufle.
Quelques jours plus tard, les résultats des PCR FCO sont tous négatifs. L’origine de l’affection n’est pas déterminée à ce jour. Plusieurs éleveurs nous indiquent observer ce type de lésions sur le mufle lors du lâcher en pâture tous les ans et pensent que cela vient de l’herbe… Nous n’avons quant à nous pas d’explication à ce phénomène.
Alerter le vétérinaire au plus vite
La vache qui a reçu le traitement se porte parfaitement bien dix-huit jours plus tard. Les lésions ont totalement disparu. La fièvre aphteuse est une maladie extrêmement contagieuse qui peut toucher tous les mammifères ayant le « sabot fendu » (ruminants notamment à l’exception des équidés). C’est une maladie faisant l’objet d’une réglementation et réclamant une vigilance de tous les instants. Il est important que les éleveurs contactent rapidement leur vétérinaire si des ruminants présentent des symptômes comme décrits ici. Des boiteries et des lésions sur le pis peuvent aussi être observées.
« Ensiler 38 ha de maïs, c’est rentrer l’équivalent de 75 000 € de stock »
L’Europe cède sa place à l’Amérique du Sud sur le marché des broutards au Maghreb
Au Gaec Heurtin, l’ensilage de maïs 2025 déçoit avec seulement 9 t/ha
John Deere, Claas, made in France… À Innov-Agri, il pleut aussi des nouveautés
Maïs fourrage : « Un silo mal tassé monte rapidement à 15 % de freinte »
« Pas d’agriculture sans rentabilité ! », rappelle la FNSEA
La « loi Duplomb » est officiellement promulguée
Quelle évolution du prix des terres 2024 en Provence-Alpes-Côte d’Azur ?
Quelle évolution du prix des terres en Bretagne en 2024 ?
Facturation électronique : ce qui va changer pour vous dès 2026