L’ambition d’un large regroupement des producteurs se heurte à la réticence des laiteries à intégrer une structure transversale.
Dans les Hauts-de-France, la Fédération régionale des producteurs de lait (FRPL) est à l’initiative d’un projet d’AOP de bassin, réunissant les organisations de producteurs livrant à des laiteries privées et les coopératives présentes sur le territoire. « Cette structure transversale se veut d’abord un lieu d’échanges d’informations sur l’état du marché, mais aussi sur les besoins des uns et des autres en termes de volume », explique Alain Gille, président de la FRPL.
L’AOP aurait aussi vocation à bâtir des stratégies de développement de produits de consommation identifiés à la région, vecteurs de débouchés et de valeur ajoutée. « Les États généraux de l’alimentation vont dans le sens d’une montée en gamme de la production et d’un large regroupement des éleveurs. Nous avons des atouts pour y parvenir, rappelle le syndicaliste : une forte adhésion aux organisations de producteurs, le soutien du Conseil régional et la grande diversité des outils de transformation. » Grâce à cette approche globale de la filière régionale, les représentants d’OP auraient l’opportunité de trouver des débouchés supplémentaires pour leurs adhérents, aujourd’hui bridés dans leur développement par les privés. Mais l’ambition syndicale de mettre tous les volumes dans un pot commun est loin d’être partagée. En effet, les coopératives régionales semblent peu enclines à être les variables d’ajustement de la collecte.
Des coopératives d’abord au service de leurs adhérents
« Je vois difficilement comment nous pourrions entrer dans une logique de mutualisation de bassin, commente Olivier Vermes, président de Lact’Union (Somme). Dans les faits, nous sommes déjà une OP qui cherche à valoriser au mieux le lait de ses adhérents en fonction de débouchés qui ne sont pas seulement locaux. » Même son de cloche chez Sodiaal, dont la stratégie de volume est gérée à l’échelle du pays. « Du fait de notre structuration nationale, nous ne pouvons tout simplement pas adhérer au projet », rappelle Luc Verhaeghe, président délégué.
Dans un premier temps, l’AOP a donc vocation à n’être qu’un lieu d’échanges. « À l’avenir, il y a un intérêt à évoluer vers l’AOP commerciale, mais nous n’en sommes pas encore là », admet Joël Bray, président des Lactalis Cuincy. C’est pourquoi, sans attendre, des producteurs adhérents d’OP ont créé la SAS Dairy Hauts-de-France et négocient en Belgique (Milcobel) pour trouver des débouchés.
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