Dans un contexte de conjoncture laitière fortement dégradée et de stagnation des charges à des niveaux élevés, l’optimisation des coûts de production reste, après le prix, un levier actionnable pour passer le cap.
Les efforts fournis par les producteurs pour maîtriser leurs coûts de production ont en grande partie permis d’agir sur les charges opérationnelles. Les charges de structure, quant à elles, restent en moyenne à des niveaux élevés avec, au premier rang, le coût de la mécanisation.
Les carburants en tête
Les postes de mécanisation analysés dans l’étude sont les carburants et lubrifiants, les frais d’entretien et de réparation, la location de matériel et la délégation, et les amortissements de matériel. Ces charges de mécanisation ont augmenté de 13 % en cinq ans. Les quatre précédentes années, elles avaient déjà progressé de 25 %.
Avec une facture énergétique en hausse, la faute au cours du pétrole, c’est la part variable qui augmente le plus fortement depuis la campagne 2011 (voir graphique). Les dépenses de carburants et lubrifiants ont ainsi augmenté de 30 %. Ils représentent 17 % du coût de mécanisation. Même si cette tendance s’inverse actuellement, les énergies fossiles devraient rester chères à long terme.
Par ailleurs, la surface agricole utile a augmenté de 10 % sur la période. L’amortissement du matériel, lui, est en hausse dans de plus fortes proportions que la SAU. Les économies d’échelle, qu’on pourrait espérer en théorie, ne sont pas au rendez-vous.
Optimisation du parc
Plus de la moitié du coût de mécanisation est liée à l’amortissement du matériel. Le premier axe de travail est donc de limiter, autant que faire se peut, le degré de mécanisation de son exploitation. Par conséquent, la gestion du coût de production passe par la mise en œuvre d’une stratégie d’optimisation du parc matériel. Réaliser un audit du parc permet de connaître le coût horaire du matériel tracté et de traction. On pourra ainsi déterminer le coût de fonctionnement du matériel en fonction de son degré d’utilisation. La première solution est de prendre des mesures visant à utiliser le matériel de l’exploitation à pleine capacité, c’est-à-dire augmenter le nombre d’heures d’utilisation par an. Les moyens pour y parvenir peuvent être de répartir l’achat de matériel entre plusieurs exploitations, d’augmenter les surfaces travaillées par une gestion commune de l’assolement, etc. Faire évoluer son système de production est un autre levier qui permet d’agir sur le coût de mécanisation. Si la nature des sols et le parcellaire le permettent, l’exploitant peut alors chercher à s’orienter vers des systèmes pâturants, moins gourmands en passages de matériels. Dans ce cas-là évidemment, l’effet sur le coût de mécanisation ne sera effectif que si du matériel est revendu ou non renouvelé.
Par leur importance dans le coût de production du lait, les charges de mécanisation constituent de fait un axe de travail prioritaire. Les décisions prises aujourd’hui auront un impact à long terme sur la santé économique et financière. Il est donc essentiel que les investissements soient en cohérence avec les objectifs fixés.
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