
Gérée à temps, une diarrhée néonatale a des chances de guérir. Encore faut-il savoir juger de son degré de gravité. Des repères simples existent.
LES VÉTÉRINAIRES ONT SOUVENT DES APPELS TROP TARDIFS pour des veaux atteints de diarrhées néonatales, diminuant de façon notable leurs chances de guérison. Pourtant, il existe des méthodes d'examen des animaux à la portée de tous, permettant de juger du degré de gravité de ces entérites, et ainsi d'intervenir à temps.
Témoin, celle vulgarisée par les GDS et GTV dans le cadre des formations éleveur infirmier de son élevage. On y rappelle que les gestes de base doivent être réalisés systématiquement sur tous les animaux malades et de façon la plus complète possible. Il s'agit de la prise de température, de l'examen des fèces, de l'appareil respiratoire, de l'abdomen, de l'ombilic et des articulations. En ce qui concerne les entérites néonatales, des investigations complémentaires permettent d'évaluer l'état général d'un veau à quatre stades différents. À chaque stade correspond une prise en charge adaptée à l'animal permettant d'éviter sa déshydratation ou le risque de septicémies et d'intoxination (due à la libération de toxines) altérant profondément ses fonctions vitales.
Le stade 0 est caractérisé par un état général normal du veau malgré un début de diarrhée. Un suivi attentif de l'animal pendant les 24 heures suivantes est nécessaire. Au stade 1, la déshydratation est limitée et le comportement très légèrement altéré. Une réhydratation par voie orale peut alors suffire à rétablir les équilibres électrolytiques. Le stade 2 est marqué par un état dégradé, associé à une forte déshydratation nécessitant une perfusion le plus rapidement possible. Au stade 3, l'animal est dans le coma. Il est trop tard pour intervenir.
DES CRITÈRES D'ÉVALUATION SIMPLES
La prise de température est un examen facile à réaliser qui permet d'objectiver la vitalité du veau. Au stade 1, elle peut être supérieure ou égale à 39°C, et de 38 à 37°C pour le stade 2 (on parle alors d'hypothermie). On peut avoir également à ce niveau une température supérieure à 39,5°C, en particulier sur les très jeunes veaux en phase de septicémie. Au stade 3, la température est en dessous de 37°C, et le veau sera très difficile à sauver.
La posture générale donne aussi de bonnes informations sur l'état général. Au stade 1, l'animal a du mal à se lever, son dynamisme est diminué. Au stade 2, il reste couché en posture normale mais n'arrive plus à se relever. Le stade 3 est caractérisé par un animal couché en permanence et prostré. L'examen de l'oeil permet d'apprécier le degré de déshydratation. Au stade 0, l'oeil est tonique et ressort un peu de l'orbite. Puis la déshydratation s'amplifie au fur et à mesure des différents stades : léger enfoncement de l'oeil dans l'orbite, puis un espace de moins de 3 mm entre l'oeil et le bord de l'orbite pour être supérieur à 3 mm au stade 3.
L'évaluation de la soif apporte les derniers éléments. Au stade 1, le veau suce avec paresse. Au stade 2, l'animal ne suce plus les doigts et au stade 3 s'ajoute la froideur de la bouche. L'ensemble de ces gestes de base et de ces observations permettent, au niveau de l'individu, d'évaluer l'état général et de décider quelle option choisir. Dans tous les cas, un traitement basé sur la réhydratation du veau doit être entrepris, l'antibiothérapie venant éventuellement dans un second temps en fonction de l'origine de la diarrhée. En cas de pathologie de groupe, des investigations complémentaires (analyses de laboratoire sur l'origine des diarrhées, qualité du transfert du colostrum) pourront être mises en oeuvre afin de résoudre le problème de façon collective.
Mesurer la température est l'un des examens faciles à réaliser qui permet d'objectiver la vitalité du veau malade. © CLAUDIUS THIRIET
L’Europe cède sa place à l’Amérique du Sud sur le marché des broutards au Maghreb
Au Gaec Heurtin, l’ensilage de maïs 2025 déçoit avec seulement 9 t/ha
John Deere, Claas, made in France… À Innov-Agri, il pleut aussi des nouveautés
Maïs fourrage : « Un silo mal tassé monte rapidement à 15 % de freinte »
Le marché du lait Spot s’agite avec la rentrée
« Pas d’agriculture sans rentabilité ! », rappelle la FNSEA
La « loi Duplomb » est officiellement promulguée
Quelle évolution du prix des terres 2024 en Provence-Alpes-Côte d’Azur ?
Quelles implications environnementales de la proposition de l’UE pour la Pac ?
L’Iddri suggère de briser « l’ambivalence » des chambres d’agriculture en matière de transition agroécologique