EN CAS DE PRÉSENCE D'UN SALARIÉ, D'UN STAGIAIRE OU D'UN APPRENTI SUR UNE EXPLOITATION , un agriculteur a l'obligation de délivrer lui-même une autorisation de conduite d'un télescopique au futur chauffeur, après s'être assuré de l'aptitude médicale de la personne et de sa capacité à maîtriser l'engin. Le chef d'exploitation doit également préciser les conditions particulières dans lesquelles le travail s'effectue sur sa ferme (signaler la présence de trous, les portes de hangar trop étroites, les lignes à haute tension dans la cour…). Dernier élément, l'agriculteur doit fournir au futur chauffeur un télescopique en parfait état de marche. Une évaluation de l'engin est donc nécessaire avant de laisser le conducteur aux commandes de l'appareil.
NICOLAS LOUIS
En collaboration avec Véronique Pettinger, formatrice et responsable du Caces (certificat d'aptitude à la conduite en sécurité) à la MFR de Bras-sur-Meuse, le Gaec des Lilas à Champneuville et le concessionnaire Louis et Davignon à Belleville-sur-Meuse. Reportage photos : © Sylvain Beucherie
VÉRIFICATION GÉNÉRALE TOUS LES SIX MOIS
- Les agriculteurs ont l'obligation de réaliser une vérification de leur télescopique tous les six mois. Elle peut être réalisée par un concessionnaire agréé. Pour 80 €, plusieurs points de l'appareil sont passés en revue : cabine, flexibles… À l'issue de la visite, une vignette est apposée sur l'engin pour indiquer la date du prochain contrôle à effectuer.
À savoir : même si l'agriculteur n'a pas l'obligation de réaliser les réparations préconisées sur son télescopique, il lui est recommandé de les faire pour ne pas être désigné comme responsable en cas d'accident.
LES ABAQUES POUR ÉVITER LES RENVERSEMENTS
- Le chauffeur doit pouvoir consulter les abaques de charges propres à chaque outil. Ces fiches, dans la cabine, indiquent les limites de levage des charges. Exemple pratique : si le conducteur souhaite lever 2 t, l'abaque lui indiquera qu'il ne peut pas déployer la fourche à plus de 2,50 m de long ni la lever à plus de 6 m.
À savoir : les télescopiques sont équipés d'un indicateur de surcharge. Il se déclenche par un signal sonore et/ou visuel. Certains modèles bloquent automatiquement l'engin en cas de surcharge. Le conducteur doit alors rentrer la flèche pour continuer sa manoeuvre.
CONDUIRE EN TOUTE SÉCURITÉ
- Des vitres propres et non cassées, des essuie-glaces en bon état et un lave glace rempli sont des éléments importants pour permettre au conducteur de travailler dans de bonnes conditions. À l'intérieur de la cabine, chaque bouton, manette et joystick doit être identifié par un dessin explicatif. Le conducteur doit savoir à quoi servent toutes les commandes de l'appareil grâce à ces visuels, sans même consulter le manuel d'utilisation du télescopique.
À savoir : la vitre arrière du télescopique sert de sortie de secours. En cas de retournement, cet accès est rarement bloqué. Il est donc recommandé de vérifier que cette vitre n'est pas condamnée et qu'elle s'ouvre aisément.
EXAMINER L'ASPECT GÉNÉRAL DE L'ENGIN
- L'intégralité du télescopique est passée en revue. L'objectif est de détecter en amont les éventuelles défaillances qui pourraient être à l'origine d'un accident. Les pneumatiques et les jantes ne doivent pas être abîmés. Il faut aussi de vérifier les soudures sur la flèche ainsi que les axes de graissage. Les garde-boue doivent être en bon état et la cabine ne présenter aucune trace de choc.
Attention : des pneus fortement usés, surtout à l'avant, sont synonymes de danger. Ils peuvent éclater au moment du levage d'une charge importante et provoquer un accident.
VÉRIFIER SON BON ÉTAT DE MARCHE
- Avant toute prise en main de l'appareil, les feux routiers, les clignotants et le gyrophare doivent être en parfait état de marche. Lorsque les vitres protégeant les feux sont cassées, il est fortement conseillé de les réparer. Ces dégradations peuvent provoquer des phénomènes de condensation et l'éclairage de l'appareil risque de ne pas être optimal. Les prises électriques situées à l'arrière du télescopique doivent toutes être munies de cache.
À voir aussi : les rétroviseurs doivent être réglés à chaque conducteur. Le côté droit du télescopique manquant de visibilité à cause de la flèche, il convient d'être particulièrement vigilant pour éviter tout angle mort depuis le poste de pilotage.
CONTRÔLER LA PROPRETÉ GÉNÉRAL ET LES NIVEAUX
Avant d'intervenir sur le bloc moteur, il est important de retirer la clé de contact du télescopique pour qu'aucune personne ne mette en marche l'engin et ne vous écrase. Dans un premier temps, la propreté générale du bloc-moteur est à contrôler : présence de poussière, fuites d'huile, propreté de la grille d'aération, du radiateur… Pour toute intervention dans ce compartiment, le port de gants est conseillé pour éviter les brûlures et les écorchures. Ensuite, il convient de vérifier les niveaux : liquide de refroidissement, huile hydraulique, moteur. Le filtre à air principal est également à retirer et à nettoyer.
Attention : il est vivement conseillé de ne pas enlever le second filtre à air pour ne pas risquer d'endommager le turbo.
TESTER LES FREINS ET LA FLÈCHE
La dernière étape consiste à tester l'appareil. Tout d'abord, le frein à main est à contrôler. Il faut le serrer, enclencher la marche avant, puis arrière pour tenter de déplacer le télescopique. Celui-ci ne doit pas bouger et doit émettre un bip sonore. Ensuite, il convient de tester le frein à pied. En marche avant comme en marche arrière, l'appareil doit s'arrêter net dès que l'on appuie sur la pédale. Enfin, l'état de la flèche est à évaluer. Les soudures et les patins de graissage sont à examiner. Lorsque la flèche est levée, il convient aussi d'observer la présence d'éventuelles fuites sur les flexibles.
Attention : dès que le télescopique est en marche, la porte doit obligatoirement être fermée pour éviter tous risques d'accidents en cas de retournement.
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