
Dans le cadre de la conduite au pâturage d’un troupeau à haut niveau de production, l’installation de 500 mètres de chemin stabilisé contribue à optimiser la valorisation de dix hectares d’herbe.
À l’EARL Catoir, la surface pâturable accessible depuis la stabulation est limitée à dix hectares de prairie permanente pour 60 holsteins. Mais, grâce à une conduite rigoureuse et à quelques aménagements, les éleveurs se sont donné les moyens d’optimiser ces 16 ares/vache qui assurent au minimum une demi-ration d’herbe au printemps.
En 2020, dans un souci d’optimisation, les Catoir ont d’abord fait le choix de passer d’une conduite à l’herbe sur des paddocks de trois jours, à la pratique du pâturage tournant dynamique sur des paddocks d’un jour. La surface a ainsi été divisée en 17 paddocks de 60 ares en moyenne (de 52 à 74 ares). « L’objectif était de mettre à disposition des animaux l’herbe la plus appétente possible et de limiter les gaspillages, sans avoir à déplacer quotidiennement des fils avant et arrière », explique Aline Catoir. Avec le redécoupage du parcellaire, la question s’est posée d’améliorer la qualité du chemin d’accès, principal en terre végétale. De plus, à proximité des bâtiments, la partie du chemin à base de marne posait un problème de remontée de cailloux, notamment des silex blessants pour les pieds des vaches.
Au cours de l’hiver 2020, les éleveurs ont donc décidé d’installer 530 mètres de chemin stabilisé. Ils ont opté pour la solution Ecoraster de la société Ecovégétal. Ces dalles alvéolées en plastique basse densité s’emboîtent pour former une surface à la fois résistante, plane et souple (voir photo p.67).
Une surface qui facilite l’évacuation de l’eau
Cette structure est comblée avec différents substrats drainants. Conçue pour résister à des charges lourdes, elle est également adaptée à la circulation d’engins agricoles. On retrouve d’ailleurs ce modèle pour la conception de parkings perméables ou encore de toitures végétalisées.
Pour la création de leur chemin, ils ont fait appel à une grue avec chauffeur qui a d’abord décapé une épaisseur de dix centimètres de terre végétale sur deux mètres de large. Puis, un géotextile a été posé et la tranchée comblée avec une couche de dix centimètres de grave recyclé (béton concassé, cailloux, sable d’une granulométrie de 0 à 31,5 mm). Cette couche, dite de fondation, a ensuite été roulée avec le rouleau de la Cuma, avant l’assemblage des dalles alvéolées d’une dimension de 1 m × 1,33 m, comblées avec du sable à pétanque autocompactant. « Les dalles ont été posées manuellement, en famille. Au total, le chantier a représenté une semaine de travail et un investissement de 22 600 €, dont 16 270 € de dalles », soit un peu moins de 20 € le m².
Les éleveurs ont bénéficié de10 000 € d’aide, provenant d’un financement participatif et de la laiterie (Danone), dans le cadre des engagements de réduction des émissions de carbone, le reste à charge a été de 11 670 €.
Prolonger le pâturage d’automne-hiver dans de bonnes conditions
Considérant une production de 550 000 litres de lait et un amortissement sur dix ans, le chemin représente une charge annuelle de 2,12 €/1 000 l pour l’exploitation. « C’est le prix du confort pour les vaches, mais aussi pour nous : Le principe de concevoir un revêtement perméable assure un drainage facile qui permet d’avoir des chemins praticables par tous les temps. L’hiver dernier, nous avons ainsi pu profiter de la bonne pousse de l’herbe pour prolonger le pâturage jusqu’au 10 décembre, avec des animaux qui rentrent pour la traite, les pattes et les mamelles propres. En un peu plus de deux ans de fonctionnement, nous n’avons eu besoin ni de racler ni de recharger le chemin qui a très bien supporté les passages de tracteur.»
Le chemin d’accès s’inscrit dans un système de gestion du pâturage incluant d’autres investissements : 500 mètres linéaires de haies, 900 mètres de tuyaux enterrés à l’aide de la sous-soleuse, pour alimenter en eau des abreuvoirs équipés de flotteurs. Ceux-ci sont posés sur des caillebotis de récupération afin d’éviter la formation de bourbiers autour du point d’eau (un bac à eau pour deux paddocks) ; des clôtures fixes avec du fil électrique High Tensile et des barrières-ressort de cinq mètres à chaque entrée. En contribuant à renforcer la place de l’herbe dans l’alimentation d’un troupeau à plus de 10 000 litres de lait, ces équipements répondent également aux objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre de l’exploitation, tels que définis dans le cadre du diagnostic CAP’2ER.
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