EPC. En système fumier stocké au champ, le Gaec de la Bouvatière a opté pour un filtre à paille avec lagunes naturelles.
Au Gaec de la Bouvatière, à Tossiat (Ain), un filtre à paille récupère les eaux vertes des quais de la salle de traite (une 2 x 5 postes), les jus de la fumière (100 m2), les eaux brunes de l’aire d’attente et des zones extérieures non couvertes. Alors que les éléments grossiers sont arrêtés et sédimentent en surface, les liquides filtrés sont acheminés par gravité vers trois lagunes (pente de 2 % minimum). D’une surface totale de 250 m2, ces dernières sont implantées en aval du filtre à paille sur une prairie naturelle. Ce pré est suffisamment éloigné des maisons d’habitation de tiers (plus de 100 mètres) et du cours d’eau permanent (plus de 35 mètres). Les bassins ont été aménagés en pleine terre, sans géomembrane. Compte tenu du sous-sol imperméable, le sol en place a été décapé et creusé. L’argile retirée a été plaquée et compactée sur les bords des lagunes, qui ont été enherbés. En serpentant à l’intérieur des bassins, puis en passant d’une lagune à l’autre, les eaux peu chargées se clarifient, avant d’être épandues par tuyau percé sur une prairie attenante. La sortie vers cette zone enherbée de 700 m2 environ se fait par l’intermédiaire d’une chasse à auget basculant.
« Je n’ai eu à investir ni dans une fosse ni dans une tonne à lisier »
Dix ans après la mise en service du filtre à paille, Colin Perrat se déclare satisfait du système de gestion des effluents peu chargés. « Je n’ai eu à investir ni dans une fosse ni dans une tonne à lisier. L’hiver, je n’ai pas de souci de débordement des fosses. Les eaux rejetées dans le milieu naturel sont de qualité. » Un point auquel le jeune agriculteur, pêcheur, est sensible.
C’est le père de Colin qui avait opté pour ce système en 2007 dans le cadre de la mise aux normes (PMPOA II). Pour des questions de travail et de matériel, il ne souhaitait pas un épandage de lisier avec tonne, mais voulait rester en système fumier. Les laitières étaient déjà sur une aire paillée. Étant donné la nature des terres, argileuses et humides, il fallait limiter les volumes d’effluents à épandre. C’est sur Internet que le père de Colin avait trouvé des informations sur le filtre à paille. Il avait été séduit par la simplicité de la mise en œuvre et de l’entretien. Les sols argileux s’y prêtaient : la pose de géomembranes, coûteuses, n’était pas nécessaire.
Trois jours d’entretien par an
L’étude et le dimensionnement du système avaient été réalisés avec l’aide d’un technicien de la chambre d’agriculture. La construction a été réalisée par une entreprise du BTP. Le coût s’était établi à 37 000 € (construction de la fumière et bétonnage d’une partie des silos inclus). L’investissement avait été financé par un prêt sur dix ans. Un peu surdimensionné en 2007, alors que le troupeau ne comptait que quarante-cinq laitières, l’ouvrage correspond bien au cheptel d’aujourd’hui. « Nous sommes en système de croisière. Nous ne souhaitons pas nous développer en volume. Nous préférons nous concentrer sur la qualité de lait produit sous une AOP beurre et crème de Bresse. » Outre la surveillance pour éviter les risques de bouchage, en particulier entre le filtre à paille et la première lagune, Colin consacre au moins trois jours de travail par an à entretenir son filtre à paille et ses bassins. Chaque été, les neuf bottes de paille carrées de 300 kg, achetées à l’extérieur, sont changées. « Les bottes bien fraîches doivent être calées soigneusement en les forçant les unes dans les autres. Le tour du filtre entre les bottes et les murs est nettoyé manuellement. Il faut également curer le filtre et entretenir les bords des bassins. » Colin ne voit qu’un seul inconvénient à son système : la paille est une cache à rats.
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