Clap de fin pour le feuilleton du robot de traite en filière comté. Le Conseil d’Etat a officiellement rejeté la requête d’une exploitation du Doubs qui contestait la mesure du cahier des charges de l’AOP comté l’interdisant.
L’interprofession du comté démarre l’année 2021 avec un gros « ouf » de soulagement. Dans son avis rendu le 31 décembre, le Conseil d’Etat a rejeté la requête d’un Gaec laitier du Doubs demandant l’annulation de l’arrêté du 8 septembre 2017. Ce dernier, à la faveur d’une modification mineure du cahier des charges de l’AOP comté publiée au JO de l’UE le 1er juin 2018, entérinait clairement l’interdiction du robot de traite. L’écriture de la précédente version du cahier des charges ne revenait en effet qu’à interdire la traite en libre-service … Une brèche juridique dans laquelle cette exploitation du Doubs s’était introduite, rentrant en conflit ouvert avec sa coopérative, puis l’interprofession du comté.
Le Conseil d’Etat valide les arguments du CIGC
Le Conseil d’Etat a visiblement été sensible aux raisons invoquées par la filière comté pour valider cette interdiction. A savoir : « Préserver la qualité, résultant notamment d’un savoir-faire propre à cette AOP. » Sa décision s’appuie sur les différentes études portées à sa connaissance par le CIGC, l’interprofession du comté. Le Conseil d’Etat souligne notamment que « des études concordantes, qui n’ont pas été contestées, indiquent que la nécessité d’attirer les vaches laitières vers le robot de traite, en vue de sa bonne utilisation, induit un accroissement sensible de leur consommation d’aliments concentrés. En résulte une réduction du temps de pâture ».
Il pointe aussi le fait que « l’utilisation du robot de traite est susceptible de produire une augmentation du taux de lipolyse du lait qui a, notamment, un effet sur le goût des fromages en leur donnant un goût de rance s’il est trop élevé. Ces études indiquent que l’utilisation du robot de traite conduit à augmenter ce taux de plus d’un tiers, en moyenne, par rapport au lait issu de la traite traditionnelle. »
Autre élément relevé : « Au plan sanitaire, les études convergent pour imputer à l’utilisation du robot de traite un effet amplificateur sur le développement de certains germes, tels les spores butyriques à l’origine de mauvaises fermentations fromagères, qui ne permettent pas au lait obtenu par ce procédé de répondre de manière aussi satisfaisante aux critères de qualité attendus. Et les mesures de nettoyage palliatives qui peuvent être mises en oeuvre par le robot de traite sont susceptibles, par leur caractère systématique, d’être incompatibles avec un développement harmonieux de la bonne microflore du lait. »
Conclusion sans appel donc du Conseil d’Etat : « Les auteurs de la précision introduite dans le cahier des charges du comté ont pu légalement décider d’interdire le robot de traite en vue d’assurer le respect des dispositions du code de la consommation. » Le dossier est clos.
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