
Le miel s'avère très efficace pour aider à la cicatrisation des plaies sur la peau des mammifères et des oiseaux. Voici quelques exemples, tirés de la thèse vétérinaire d'Emeline Chopin, d'animaux soignés en appliquant du miel sur leurs blessures.
dermatite du pli de l'aine sur une jeune vache
La dermatite du pli de l’aine est une affection fréquente en post-partum, surtout chez les génisses. Elle est liée à un important oedème mammaire en post-partum qui provoque une anaérobiose au niveau du pli de l’aine et favorise le développement de certaines bactéries, en particulier de Fusobacterium necrophorum, responsable de la nécrose. Sur cette jeune vache, les plaies ont commencé à évoluer depuis sa mise-bas. En trois jours, la dermatite a évolué du stade 1 au stade de nécrose, ce qui a entraîné la première consultation. La démarche de la vache est modifiée à cause d’un important oedème mammaire post-partum.
J 0 : La dermatite est superficielle et s’étend sur environ 20 cm de diamètre des deux côtés. Les plaies sont nettoyées au jet d’eau et au savon de Marseille. Le miel est appliqué à la main avec des gants à usage unique. Aucun pansement n’est mis en place, ni aucun autre traitement. Les applications de miel sont réalisées matin et soir au moment de la traite pendant une semaine, suivies d’une seule application par jour pendant la suite du traitement.
J 9 : La plaie est propre. Elle s’est étendue et fait près de 30 cm de diamètre. Elle n’est plus purulente mais l’érythème est toujours présent en périphérie.
J 36 : Sa taille a nettement diminué, pour atteindre environ 10 cm de diamètre. Mais le plaie est encore grasse et montre de nouveau une production de pus.
J 52 : La plaie a encore diminué de taille. Elle a un aspect plus sec et non purulent, malgré un érythème toujours présent.
Ce cas illustre l’utilisation de miel sur une plaie sans aucun pansement. L’application est renouvelée fréquemment mais il n’a été noté aucun problème de mouches ni de léchage sur cette génisse Prim’holstein. Le traitement avec du miel semble donc efficace, sans contraintes particulières, malgré un temps de cicatrisation assez long constaté. Le miel n’est peut-être pas le traitement idéal étant donné la durée de cicatrisation observée, mais le traitement adéquat n’a pas encore été trouvé pour cette affection. Les éleveurs ne peuvent pas utiliser de traitements antibiotiques locaux sur la mamelle de leurs vaches en lactation, à cause du risque de résidus dans le lait.
Vache : trayon écrasé par une congénère
![]() | J 0 Le trayon présente une inflammation marquée sur environ 6 cm de long mais le reste de la mamelle n’est pas atteint. Il est rouge et une desquamation superficielle est observée. Photographies : Christophe Roy / E.Chopin |
![]() | Aucun nettoyage et aucune antisepsie ne sont réalisés. Le miel de lavande est appliqué directement sur le trayon suivi d’un bandage pour trayon. Le pansement est changé deux fois par jour, lors de la traite. L’application de miel est renouvelée à chaque fois. La traite est toujours effectuée mécaniquement, elle est très difficile sur le quartier atteint. |
![]() | J 4 Le trayon devient froid et noirâtre. La limite entre la muqueuse saine et la muqueuse nécrosée est nette. |
![]() | J 13 L’ "étui" superficiel nécrosé se décolle progressivement. La plaie diminue un peu de taille. |
![]() | J 17 La partie nécrosée est tombée. Des bourgeons charnus sont présents sur le trayon. Le canal du trayon est toujours fonctionnel, comme le montre la présence de lait à son orifice. |
![]() | J 27 La taille de la plaie diminue encore un peu. Des croûtes sont présentes au niveau proximal de la plaie. |
![]() | J 82 La vache est revue, son trayon est totalement cicatrisé depuis environ un mois et fonctionnel. Mais le quartier a été réformé pour cause de mammites successives, probablement dues aux sous-traites liées à l’écrasement du trayon. |
La cicatrisation d’un trayon est ralentie par les frottements répétés dus à la traite biquotidienne. Il faudrait ne plus traire le quartier atteint mais il y a un risque de mammite augmenté. Il est donc préférable que la traite soit maintenue. Il pourrait être intéressant de traire le quartier manuellement afin d’être moins traumatique. Certains auteurs ne conseillent pas la cicatrisation sur un trayon car elle aboutirait presque systématiquement à des problèmes fonctionnels. L’amputation du trayon atteint serait alors la méthode la plus rentable économiquement.
D'après les éleveurs, le miel n’attire pas significativement plus de mouches, qui sont de toute façon toujours présentes au niveau des plaies des vaches. Outre son action sur la cicatrisation, le miel protège physiquement la plaie en formant un film protecteur qui empêche les insectes et les saletés d’y accéder. Sous le miel, la plaie est donc toujours propre.
Cheval : blessure à la patte antérieure
Cheval : morsure à l'encolure
![]() | Les plaies sont nettoyées au jet d’eau puis l’antisepsie est réalisée avec une solution de povidone iodée diluée à 10 %. Les plaies sont ensuite rincées avec du sérum physiologique. Photos : Benjamin Gonella |
![]() | Un miel de montagne est appliqué à la main, directement sur les plaies. Aucune réaction du cheval n’est observée. Puis l’encolure est entourée de plusieurs tours d’une toile fine, le tout étant recouvert d’un « bonnet anti-mouche ». Aucun traitement concomitant n’est mis en place. |
![]() | J 9 La phase de détersion est terminée et la granulation est bien visible. Le pourtour de la plaie est plus net, avec un début d’épithélialisation. A J 14, la perte de substance musculaire est totalement comblée. |
![]() | J 37 : La plaie a diminué de moitié, la cicatrisation se poursuit. |
Chien : multiples blessures et brûlures
Aucune tonte n’est réalisée. Les brûlures sont nettoyées à l’eau et l’antisepsie est réalisée avec de la Bétadine®. Des pansements sont imbibés de miel de châtaignier et posés sur les brûlures. Ces pansements sont changés tous les deux jours au début puis tous les trois à quatre jours ensuite car il n’y a plus d’exsudat.
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J 9 La totalité des tissus nécrosés est retirée. Il y a un début de bourgeonnement sur une côte. Les bords des plaies sont déjà en cours d’épithélialisation. | J 72 L’épithélialisation et la contraction sont quasiment terminées. Les poils repoussent en périphérie. Les plaies sont de taille réduite. | J 129 La peau a quasiment repris sa coloration noire sur la totalité des cicatrices. Des petites zones sont parfois ravivées par frottement. |
Chat attaqué à l'arrière-train par un chien
![]() | J 0 : Le chat est badigeonné de miel et recouvert de pansements changés quotidiennement. Photo : Benjamin Gonella / E.Chopin |
![]() | J 47 : Un bout de queue est tombé. La plaie de la queue est plus sèche et en cours d’épithélialisation. |
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