
Après les techniques de sélection individuelle et par descendance sur la base d’index, la sélection génomique va à son tour révolutionner la recherche agronomique. L’ayant testée sur quelques milliers de taureaux, l’Inra et ses partenaires Apis-gène et Unceia vont étendre à 800.000 génisses laitières la nouvelle méthode d’évaluation génétique réalisée à l’aide d’une puce à Adn.
![]() La technique de testage sera par la suite étendue aux petites races laitières et enfin aux races de bovins viande. (© Terre-net Média) |
Alors que les techniques de testage par descendance reposent sur des travaux de sélection conduits sur cinq ans au moins, les tests génétiques permettent d’apprécier immédiatement le potentiel des animaux à conserver. Les puces à Adn évalueront en effet directement les aptitudes de chaque animal à partir des grilles d’index réalisées sur des échantillons de plusieurs milliers d’individus pour chacun des critères évalués.
Une aubaine pour les pays émergentsLes tests à Adn permettront de bâtir une politique de sélection de génétique efficace avec des résultats rapides dans les pays en développement qui n’en ont pas les moyens jusqu’à présent. |
« L’objectif recherché est de se constituer une série d’index sur des caractères qui n’ont pas été évalués jusqu’à présent et pourtant de plus en plus importants », résume Michel Cetre de l’Unceia. Cette nouvelle technique de test à Adn appréciera la diversité des espèces de bovins et surtout valorisera leur biodiversité, autrement dit leurs adaptations aux différentes conditions d’élevage.
Les tests à Adn ont débuté sur 3.000 taureaux, puis l'expérience s’est étendue sur 6.000 animaux. Aujourd’hui 30 % des taureaux utilisés pour la monte sont déjà choisis par les éleveurs à partir de leur carte génétique.
Un travail qui doit rester collectifLes cartes génétiques seront conservées pour enrichir les banques de données des chercheurs afin d’affiner, entre autres, leur référentiel. L’Inra et ses partenaires tiennent à ce que ces données soient accessibles à tous les éleveurs pour qu’ils en tirent rapidement le bénéfice dans la gestion de leurs troupeaux. Les puces à Adn sont le résultat de plus de huit ans de recherches conduites par l'Inra avec les concours de l'Unceia, Apis-Gène et la profession bovine. « Il n’est pas question de céder aux pressions économiques et de privatiser le patrimoine génétique bovin », a déclaré Marion Guillou. « Je souhaite que ce nouveau paragdigme technologique se développe avec la volonté de rester dans le collectif, ouvert et divers », affirme-t'elle. |
Ce testage portera d’abord sur les trois principales races de vaches laitières (Holstein, Montbéliarde et Normande). Les éleveurs feront éventuellement leurs tests eux-mêmes en passant toutefois par le canal d’un groupement ou d’un centre d’insémination. Le coût d’un test avoisinerait les 100 euros mais les résultats obtenus donneraient à terme une multitude d’informations sur le potentiel des animaux au fur et à mesure que les grilles d'index génétique seront établies. Bien plus que les trente critères actuellement testés.
La technique de testage sera par la suite étendue aux petites races laitières et enfin aux races de bovins viande. Ce testage sera d’autant plus intéressant à réaliser en France qu’il renforcera l’intérêt d’avoir préservé les races rustiques en pouvant dorénavant découvrir quelles parties de leur génome expriment cette rusticité.
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