
L'acétonémie, comme la fièvre de lait et les non-délivrances sont à 98 % d'origine alimentaire, donc évitables. Tout ceci se joue souvent avant le vêlage, avec la ration des vaches taries.
Le début de lactation est toujours la période clé pour une vache laitière, en particulier haute productrice. S’y jouent le niveau de la lactation, la reproduction future et une bonne partie des risques métaboliques.
Pour commencer si on n'a pas précédemment fait une bonne préparation des vaches taries, aucune illusion à avoir, le début de lactation sera compliqué. Les additifs et autres propylènes ne seront que des pansements sur des bobos évitables.
Rationner et diluer la fibre avant le vêlage
Des essais (Douglas et al., 1998) ont démontré que donner de la ration typée ensilage à volonté avant le vêlage couvrait jusqu'à 156 % des besoins de nos animaux, mais entraînait - 3 kg de MS ingérée deux semaines après vêlage, soit - 2,7 UFL ingérés de moyenne. On comprend les difficultés de nos animaux ! Donc rationnons et diluons la fibre. Elles nous remercieront avec une moyenne de + 4 litres au pic, selon cette même étude.
Ration de préparation vêlage : 1/4 à 1/3 de la ration des VL (sans bicarbonate) + 5 kg de paille + 50 à 80 g de chlorure de magnésium + 100 à 150 g de minéral vaches tariesLa ration conseillée est la suivante : 1/4 à 1/3 de la ration des vaches laitières + 5 kg de paille (le tout idéalement mélangé). On évite simplement le bicarbonate dans la ration des VL qui entraîne de gros risques de fièvre de lait (cf. Baca). On ajoute enfin 50 à 80 g de chlorure de magnésium pour abaisser la Baca et favoriser la tonicité musculaire, et 100 à 150 g de minéral vache taries (à considérer au cas par cas).
Les trois dernières semaines, on peut ajouter un peu de tourteau et de céréales à paille afin de concentrer un peu la ration de notre animal qui perd de la capacité d'ingestion en raison du veau qui pousse dans le rumen.
Une fois cette base-là calée, on devrait logiquement fortement limiter les acétonémies et les fièvres de lait, ainsi que les non délivrances, principaux soucis du début de lactation.
Acétonémie : tout se joue avant le vêlage
L'acétonémie (ou cétose) est typique des vaches qui vêlent trop grasses et/ou pas préparées et qui vont manquer d'énergie en début de lactation (généralement par manque de capacité d'ingestion ou à cause d'une ration début de lactation pas assez énergétique). La mobilisation des graisses pour fabriquer du glucose au niveau du foie entraîne la fabrication de corps cétoniques qui sont toxiques pour le bovin.
La cétose entraîne au minimum un animal faible, aux défenses immunitaires affaiblies (mammites et autres soucis), et peut aller jusqu'aux troubles neurologiques sévères.
Jusqu'à 250 € de perte sur une vache en acétonémieOn observe dans les différentes études trois fois moins de triglycérides dans le foie en démarrage de lactation sur une vache bien préparée avant vêlage. Le bilan économique est a minima de 250 € de perte d'après les études vétérinaires.
Les soins urgents passent généralement par une cure de propylène glycol, c'est d'ailleurs son emploi normal puisqu'il ne s'agit en aucun cas d'un aliment classique destiné à être donné pendant des jours et des jours sur des animaux non malades. C'est un précurseur de glucose, que l'on pourrait imager en "perfusion d'énergie" pour remettre notre vache sur pied. À noter que l'acétonémie peut survenir en fin de gestation quand le veau pompe beaucoup la mère et l'ingestion chute fréquemment sous les 12 kg MSI.
À privilégier donc, avec une concentration de ration ≥ 0,92 UFL/kg de MS afin de limiter au maximum l'emploi d'aliments de production coûteux et de réduire le % de concentré dans la ration, toujours plus risqué. Et bien-sûr, tout ce qui favorise l'ingestion, dont la ration tarie ci-dessus.
Fièvre de lait : attention aux apports de Calcium
La fièvre de lait (ou fièvre vitulaire), est elle aussi maîtrisable par la ration préparation. Elle touche principalement des vaches de 3e veau ou plus, hautes productrices en général. Notons qu'une vache qui, au 3e vêlage, fait une fièvre de lait récidivera souvent aux vêlages suivants, à surveiller de près donc.
Les causes principales de cette maladie métabolique sont un apport excessif de calcium dans la ration préparation, diminuant la capacité de mobilisation du Ca en début de lactation quand le besoin explose pour exporter dans le lait. Des carences en phosphore, vitamine D3 et une Baca trop élevées augmentent aussi les risques.
L’intervention du vétérinaire est toujours nécessaire puisque la mort de l’animal est assez fréquente. Ensuite on revient encore à la ration préparation, on va y réduire le calcium et y ajuster la Baca avec du chlorure de magnésium – à calculer précisément par votre technicien.
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