La loi de santé animale (LSA) : quèsaco ? Encore une loi européenne, avec de nouvelles normes pour alourdir un peu plus le mille-feuille administratif déjà très pesant en élevage, comme l’affirment certains ?
Regardons cela de plus près. Cette loi de santé animale fait l’objet de la visite sanitaire bovine 2022-2023 et mérite une attention toute particulière des éleveurs et des vétérinaires.
La LSA, entrée en application le 21 avril 2021, modernise la prévention, la surveillance et l’éradication des maladies animales transmissibles, autrefois appelées maladies légalement réputées contagieuses. Elle concerne donc des maladies avec un impact économique et sanitaire fort. Certaines sont des zoonoses (transmissibles à l’homme) et des maladies émergentes liées au changement climatique.
Dix-neuf maladies bovines sont ainsi répertoriées avec des mesures de gestion proportionnées au danger économique ou sanitaire. Les scenarii peuvent aller de l’éradication immédiate à la déclaration, à la simple surveillance ou à un mix des différentes mesures.
Des maladies inconnues font leur apparition dans cette liste, comme la fièvre hémorragique épizootique, la fièvre charbonneuse, le surra, la fièvre de la vallée du Rift, la dermatose nodulaire contagieuse par exemple. D’autres font partie des maladies bien connues et en partie maîtrisées : la paratuberculose, la FQ, la BVD, l’IBR…
L’outil biosécurité est trop mal connu
Comment éviter l’introduction de ces maladies ? La biosécurité reste un outil fondamental, malheureusement mal connu et peu utilisé en élevage bovin, contrairement aux élevages dits organisés. Je peux citer quelques mauvais exemples observés au gré des visites sanitaires et des formations éleveurs de ma clientèle : positionnement de la collecte des animaux morts dans la zone d’élevage et sur le parcours des vaches laitières, défaut de maîtrise de la circulation des visiteurs et des commerciaux, absence de protection des nuisibles, comme les rongeurs, dans les bâtiments et de la faune sauvage en bâtiment ou au pâturage, manque de points de lavage et de désinfection des mains, des bottes… D’autres illustrations pourraient être citées, comme la mauvaise gestion du matériel d’élevage en commun, le non-respect de la quarantaine, l’insuffisante désinfection du box de vêlage et du box d’infirmerie…
La reproduction est souvent la première alerte
Passer du temps à observer les animaux, utiliser des outils connectés, valoriser des tableaux de bord de critères santé semble nécessaire pour éviter l’apparition de ces maladies à fort impact. La moitié d’entre elles ont des conséquences sur la reproduction qui doit donc focaliser l’attention, l’observation et la réaction des éleveurs. Deux clignotants sont à allumer en urgence dans les cas suivants : j’observais cela et je note une augmentation de la fréquence, je ne voyais pas ces symptômes et aujourd’hui, je les observe. Ces notifications nécessitent un contact immédiat avec le vétérinaire. De plus, certaines de ces maladies sont des zoonoses transmissibles à l’homme et ont un impact directement la santé des éleveurs.
La LSA se focalise donc sur l’amélioration de la gestion de la santé des troupeaux avec le tandem éleveur — vétérinaire. Cela nécessite la confiance, la formation continue des éleveurs et des vétérinaires et l’interaction permanente de ce duo.
L’Europe cède sa place à l’Amérique du Sud sur le marché des broutards au Maghreb
Au Gaec Heurtin, l’ensilage de maïs 2025 déçoit avec seulement 9 t/ha
John Deere, Claas, made in France… À Innov-Agri, il pleut aussi des nouveautés
Maïs fourrage : « Un silo mal tassé monte rapidement à 15 % de freinte »
Le marché du lait Spot s’agite avec la rentrée
« Pas d’agriculture sans rentabilité ! », rappelle la FNSEA
Facturation électronique : ce qui va changer pour vous dès 2026
Quelle évolution du prix des terres 2024 en Provence-Alpes-Côte d’Azur ?
La « loi Duplomb » est officiellement promulguée
L’Iddri suggère de briser « l’ambivalence » des chambres d’agriculture en matière de transition agroécologique