Botulisme, une maladie rare mais à ne pas négliger

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Prévention. Les cas de botulisme sont rares mais graves… Une vraie raison de s’en méfier.

En 2021 et 2022, dans l’ex Basse-Normandie, trois cas de botulisme ont été confirmés, dont deux dans des élevages voisins, à cause d’une mauvaise gestion des cadavres de volailles. En Bretagne, quinze foyers ont été recensés entre 2010 et 2016, vingt en France en 2017. Le botulisme est une affection neurologique grave, due aux toxines synthétisées par des bactéries du groupe  Clostridium botulinum . Cette maladie, commune à l’homme et aux animaux, reste rare chez l’homme mais est beaucoup plus fréquente en élevage (avicole et ruminant).

La gravité de cette pathologie (mortalité importante), ainsi que ses répercussions économiques dans les élevages touchés incitent à redoubler de vigilance. Chez toutes les espèces, cette maladie se caractérise par une paralysie flasque, souvent ascendante (de la queue vers la tête).

Trois formes chez les bovins

S uraiguë  : allongement sur le côté (décubitus latéral) suite à la paralysie et mort en quelques heures.

Aiguë : paralysie des muscles de la tête (langue, muscles masticateurs, déglutition, etc.) qui se généralise ensuite aux muscles abdominaux et locomoteurs : la vache marche en traînant les pieds. Enfin, elle n’arrive plus à se lever et reste couchée sur le côté. La mort arrive en deux à trois jours par asphyxie ou fausse déglutition.

Chronique : forme atténuée, à l’évolution plus lente, marquée par une démarche hésitante. La guérison survient en quelques semaines ou quelques mois.

Chez les volailles, le nombre d’animaux malades et la mortalité varient selon la quantité de toxines produites. Des élevages de dindes ont été entièrement décimés. La mort survient en un à huit jours, suite à la paralysie des muscles abdominaux et cardiaques.

En élevage bovin, le diagnostic différentiel comprendra les fièvres de lait, la listériose et certaines intoxications.

Des spores très résistante s

Les bactéries en cause sont largement réparties dans l’environnement et très résistantes aux  con ditions extrêmes avec leur forme de spores, que l’animal va ingérer. Une fois dans l’intestin, elles formeront des toxines qui envahissent le sang. Cette transmission est généralement directe, par épandage des déjections d’animaux infectés sur les pâtures ou, dans le dernier cas de l’ex-Basse-Normandie, par transport de cadavres de volailles, via des chiens.

Une suspicion de botulisme chez les bovins est fondée essentiellement sur l’observation d’un syndrome de paralysie flasque, évoluant progressivement vers la mort, dans un contexte favorisant l’accès des animaux à des sources de contamination, surtout à proximité d’un élevage de volailles.

Il y a très peu de lésions à l’autopsie. La confirmation de la suspicion doit donc être faite au laboratoire. En cas de soupçon sur les bovins, les prélèvements devront être multipliés (anses intestinales, foie, rumen), afin d’augmenter les chances de mettre en évidence les toxines.

Clef de la prévention : l’hygiène

La prévention du botulisme est basée sur une bonne hygiène générale de l’élevage, dont une bonne gestion des cadavres. Il est indispensable de limiter la potentielle contamination de l’eau et des aliments par ces cadavres ou par les déjections d’animaux malades. En élevage avicole, cette gestion est importante pour prévenir le risque d’extension aux bovins, via l’épandage de fumiers et lisiers contaminés.

Aujourd’hui, aucun traitement n’existe sur les ruminants. En revanche, une vaccination existe. Elle peut s’utiliser après une suspicion pour empêcher l’expression clinique, ou en prévention, pour réduire les risques de récidive après un foyer, notamment pour les élevages bovins-volailles.

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Météo
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