Contrairement à ce l’on croit, les années sèches sont souvent propices au développement des parasites des zones humides sur les ruminants. Lorsqu’il fait chaud et sec, bovins et ovins ont tendance à aller pâturer les zones les plus fraîches et les plus vertes, même si l’herbe ne paraît pas y être la meilleure en temps normal. C’est ce qui s’est passé cette année sur un lot d’agneaux, stoppés net dans leur croissance… Et ce qui aurait pu arriver aussi avec des lots de génisses laitières ou, pire, des vaches en pleine lactation. Les grandes douves vont se loger dans le foie et font de gros dégâts, pouvant entraîner des chutes de production importantes et déviant les voies de l’immunité. Les animaux sont alors plus fragiles. Les conséquences sanitaires et économiques sont considérables, et les bêtes peuvent s’en trouver très affaiblies.
Les zones humides constituent l’environnement idéal pour le développement des hôtes de ces deux parasites. Ces derniers ont des cycles similaires et ont besoin d’un petit mollusque, une limnée, pour les héberger. Après avoir évolué, ils sont rejetés dans l’eau stagnante sous forme de métacercaires, qui nagent à proximité des plantes semi-aquatiques pour s’y fixer. Lorsque celles-ci sont ingérées par le ruminant qui broute l’herbe, le tour est joué.
Des parasitoses pas simples à diagnostiquer
Pour autant, diagnostiquer ces parasitoses chez les ruminants s’avère compliqué.
La grande douve est un parasite qui pond très peu. Il ne faut donc pas compter sur un prélèvement de bouses et un examen coprologique. On a moins de 10 % de chance de trouver un œuf de douve dans les bouses d’une vache contaminée. L’examen de choix est alors une prise de sang sur un échantillon d’animaux (de 3 à 5) dans les prés à risque et une recherche d’anticorps. Ces derniers constituent la trace de la présence de la grande douve mais ne protègent hélas pas le ruminant.
En ce qui concerne le paramphistome, le cycle est
exactement
le même mais le diagnostic et les conséquences sanitaires sont très différents de ceux de la grande douve. En effet, ce parasite ne se développe pas dans le foie mais on le trouve dans l’intestin, voire la caillette, sous forme immature, d’où il remonte ensuite dans le rumen, où l’on trouve la forme adulte. S’il n’a de conséquences sur la santé et la production des bovins qu’en cas d’infestation massive, il s’agit toutefois d’un parasite cumulatif. C’est-à-dire qu’il peut survivre plusieurs années dans le rumen, et s’y accumuler.
En ce qui concerne le diagnostic, la coprologie est la voie privilégiée. En revanche, il faut entre dix et douze semaines pour passer de l’œuf à l’adulte, il faudra donc autant de temps pour retrouver des œufs dans les bouses. Il ne sert alors à rien d’effectuer des coproscopies pour les animaux fraîchement rentrés si on considère qu’ils ont été contaminés en fin de saison. Les contaminations ayant très souvent lieu en fin de saison, vers le mois d’octobre, il faudra réaliser des coproscopies entre fin décembre et janvier pour s’assurer de détecter l’éventuelle présence du parasite.
Ne pas se précipiter pour traiter
En ce qui concerne le traitement, il ne faut pas se précipiter non plus car un bon nombre de molécules ne sont actives que sur les formes finales, voire adultes, de la grande douve, il faut donc attendre qu’elle soit quasiment adulte avant de la traiter, soit environ trois mois après l’infestation. Pour le paramphistome, le problème est le même et seul l’oxyclozanide à 10 mg/kg de PV est actif, et seulement sur les formes présentes dans le rumen.
Aucun produit ne peut être utilisé pendant la lactation sans délai d’attente lait, il est donc important de bien connaître le statut des vaches pour pouvoir les traiter au tarissement ou lors d’un traitement concomitant (pour mammite, par exemple).
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